En 2024, le Portugal comptait 14 476 personnes sans domicile fixe, selon les données récentes relayées par Público. Ce chiffre représente une augmentation stupéfiante de 260 % depuis 2016, année où Marcelo Rebelo de Sousa, président sortant, avait promis d'éradiquer le sans-abrisme. Le constat, amer, se transforme en un vrai défi pour le gouvernement.
Lorsque Marcelo Rebelo de Sousa a été élu en 2016, il affirmait vouloir atteindre un objectif révolutionnaire : zéro personne à la rue d'ici 2023. Cependant, les chiffres actuels révèlent un échec flagrant de cette ambition. Le nombre de sans-abri a triplé en moins d'une décennie, ce qui soulève de nombreuses questions sur l'efficacité des mesures mises en place.
Toutefois, des experts reconnaissent les efforts déployés par le président pour sensibiliser le public et mobiliser différentes entités, publiques et privées, autour des solutions au sans-abrisme. Maria João Vargas Moniz, professeure à l'Institut universitaire Ispa à Lisbonne, a souligné que, “en structurant les acteurs concernés, le président a encouragé une prise de conscience plus forte du problème”. Cette mobilisation a permis d'améliorer l'identification et l'intégration des personnes dans les statistiques, selon Henrique Joaquim, coordinateur de la Stratégie nationale pour l’intégration des personnes sans-abri.
Le profil des personnes vivant dans la rue est principalement celui d'hommes portugais âgés de 44 à 65 ans, souvent faiblement scolarisés et bénéficiaires d'un revenu social d'insertion. En revanche, les femmes, bien que moins nombreuses, sont fréquemment plus jeunes, avec certaines d'entre elles n'ayant pas encore atteint l'âge de 18 ans. La société portugaise est de plus en plus confrontée à cette triste réalité, renforcée par une crise du logement qui persiste.
Pour comprendre l'ampleur de la situation, des rapports de médias locaux soulignent le besoin urgent d'une action coordonnée et efficace. Les ONG et les spécialistes alertent également sur la nécessité d'adapter les politiques sociales et de logement afin de s'attaquer aux racines du problème.
Alors que le mandat de Sousa touche à sa fin, son héritage sur la question des sans-abri sera sans aucun doute un sujet de débat lors des prochaines élections. La voie à suivre semble complexe, mais il en va de la dignité des citoyens portugais.







