Les incidents récents entre les États-Unis et des navires transportant du pétrole vénézuélien risquent d'étouffer l'économie déjà fragile du Venezuela. Ces actions militaires sont perçues par le gouvernement de Nicolás Maduro comme une tentative de Donald Trump de déstabiliser son gouvernement pour prendre le contrôle des ressources pétrolières du pays.
Ces dernières semaines, les États-Unis ont déployé une importante flotte militaire dans les Caraïbes, initialement pour une opération antidrogue, mais impliquant désormais des saisies de cargaisons pétrolières. Trump a déclaré que les jours de Maduro étaient "comptés", évoquant même la possibilité d'une intervention militaire directe.
Historiquement, les États-Unis ont été d'importants acteurs dans le secteur pétrolier vénézuélien, avec des entreprises comme Chevron, qui reste l'unique firme à transporter une quantité limitée de pétrole vénézuélien vers le territoire américain. En effet, cette entreprise est autorisée à faire passer environ 200 000 barils par jour malgré l'embargo imposé en 2019 par l'administration Trump.
Le 10 septembre, un premier navire, le M/T Skipper, a été intercepté et sa cargaison de 1,9 million de barils a été confisquée, un acte que Maduro a qualifié de "piraterie". Le deuxième navire intercepté n’apparaissait pas sur la liste noire des États-Unis, ce qui soulève des questions quant à la rigueur des nouvelles politiques de sanctions.
Juan Szabo, consultant en énergie, a exprimé des préoccupations concernant l’impact de ces saisies sur le secteur maritime et a prédit une chute potentielle des exportations vénézuéliennes de 45% dans les prochains mois.
Le blocage des navires pourrait provoquer une répercussion directe sur l'économie vénézuélienne, déjà en proie à l'hyperinflation. Les Vénézuéliens, tout en observant avec inquiétude les manœuvres militaires, expriment des sentiments partagés : certains espèrent une intervention qui mettra fin à 26 ans de pouvoir chaviste, tandis que d'autres craignent un isolement similaire à la crise de 2017-2018.
Pour compléter le tableau, une réunion est prévue au Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter des tensions croissantes et des effets de la politique de sanctions sur la population vénézuélienne, déjà durement touchée.
En analyse, Carlos Mendoza Potella, professeur en économie pétrolière, a souligné que les actions des États-Unis visent à limiter l'influence de la Chine et de la Russie en Amérique latine, transformant ainsi le débat en une question de partage des ressources mondiales.
Cela pose la question de l'avenir de l'industrie pétrolière vénézuélienne, cruciale pour ses exportations et sa survie économique.







