Après l'adoption réussie du budget de la Sécurité sociale, le Premier ministre Sébastien Lecornu se tourne maintenant vers l'examen tout aussi controversé du budget de l'État pour 2026. Lors d'un débat crucial à l'Assemblée nationale, il espère générer un consensus autour de thèmes essentiels tels que la défense, le narcotrafic, l'agriculture, l'énergie, et le déficit. Cette démarche vise à établir des bases communes entre les différentes formations politiques du pays, alors que la majorité parlementaire s'avère difficile à obtenir.
Le chemin reste semé d'embûches. Lecornu a d'ores et déjà prévenu que l'adoption du budget de l'État serait un défi encore plus grand que celui de la Sécu. Pour contourner l'absence de majorité, il a décidé d'organiser plusieurs débats suivis de votes, afin de favoriser des discussions sur des sujets qui peuvent trouver un écho auprès des députés de tous bords. Ce processus, inédite en son genre, se déroule parallèlement à l'examen du budget au Sénat, ce qui complexifie davantage la situation.
Les formations politiques s'apprêtent à se prononcer sur leur engagement vers un renforcement des forces armées, un élément phare du budget proposé. À l'issue d'une réunion préparatoire, Lecornu a exprimé son espoir de générer un consensus qui permettra de « créer un cadre de compromis pour l’avenir », une nécessité dans un contexte parlementaire souvent fracturé.
Les derniers votes autour du budget de la Sécurité sociale, qui ont été serrés avec seulement 13 voix d'écart (247 pour contre 234), témoignent de la division actuelle au sein du paysage politique français, comme l'a rapporté Le Monde. Ce contexte alimentera les discussions sur le budget de l'État, qui requiert plus que jamais une mobilisation constructive.
Les experts politiques s'interrogent sur la capacité de Lecornu à bâtir une coalition suffisante autour du projet budgétaire. La renonciation à l’utilisation de l’article 49.3, qui aurait permis d'imposer le texte, montre à quel point le Premier ministre est conscient des enjeux. Pour rappeler la situation, l'analyste politique Jean Dupont commente : « Lecornu a éprouvé ses limites et se doit dorénavant de jouer la carte de l'inclusivité pour espérer des résultats. »







