La récente annonce par la Maison-Blanche de la nouvelle stratégie de sécurité nationale, impulsée par l'administration Trump, souligne une fracture géopolitique et idéologique avec l'Europe. Dominique Simonnet, expert en relations internationales, décrit cette rupture comme essentielle et révélatrice des ambitions d'une Amérique désireuse de se distancer des engagements hérités de l'après-guerre.
La présidence Trump s'inscrit dans une philosophie qui valorise les intérêts américains avant tout, une approche que Simonnet qualifie de « retour au America First ». Ce repositionnement des priorités américaines se manifeste dans de nombreux domaines, y compris les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle et l'informatique quantique.
En parallèle, une tendance non-interventionniste se dessine également. La doctrine Monroe, qui stipule que les affaires en Amérique ne concernent pas l'Europe, semble être un modèle privilégié pour Trump. Cela interroge sur l'engagement des États-Unis dans les crises internationales, notamment face à la situation en Ukraine où la peur d’un désengagement total plane.
Ce désintérêt manifeste pour le vieux continent peut s'expliquer par le mépris de Trump pour une Europe qu'il considère comme un « assemblage hétéroclite ». Selon lui, l'Europe fonctionne selon des règles restrictives qui entravent son efficacité. À ses yeux, l'idéal serait un retour à des gouvernances autocratiques, semblables à celles qu'il admire chez certains de ses homologues.
Les récents avertissements de Trump sur une possible menace d’« effacement civilisationnel » en Europe a également soulevé des réactions. Il appelle à soutenir des mouvements qu'il qualifie de « patriotiques », souvent issus de l'extrême droite, ce qui pourrait représenter une ingérence idéologique qui suscite l'inquiétude chez certains analystes, notamment ceux de Le Monde et France 24.
Pour ce qui est de l'Ukraine, la nécessité d'un soutien américain demeure cruciale. Les Européens, conscients de l'éventualité d'un désengagement, tentent de maintenir une solidarité afin de préserver leurs intérêts stratégiques face à la menace russe. La situation actuelle leur impose de naviguer prudemment entre les attentes américaines et leurs propres capacités militaires.







