Le 2 septembre dernier, les États-Unis ont mené une première frappe en mer des Caraïbes, entraînant la mort de onze personnes, suspectées d'être des trafiquants de drogue. Ce qui devait rester une opération militaire ordinaire est devenu un véritable scandale, après la diffusion d'une vidéo montrant le meurtre de deux survivants sans défense, abattus par l'armée américaine.
Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que ces frappes étaient nécessaires dans le cadre d'une guerre contre le trafic de drogue. Toutefois, cette justification est remise en question, les images montrant une violation manifeste des droits humains, en contournant le cadre légal qui devrait réglementer de telles actions.
Cette vidéo, qui n'a pas encore été rendue publique, a glacé le sang des parlementaires américains, notamment ceux qui ont eu l'occasion de la visionner. Le sénateur Chuck Schumer a exprimé son indignation face à l'opacité de l'administration, demandant instamment la diffusion des images. "Chaque membre du Congrès a le droit de voir ces images, c'est une question de transparence et de responsabilité", a-t-il déclaré lors d'une récente rencontre.
En réaction, Donald Trump a tenté de minimiser l'impact de cette situation, qualifiant les questions sur la vidéo d'"insupportables", s'en prenant même à la journaliste Rachel Scott d'ABC lors d'une conférence de presse. Son agacement illustre le malaise qui règne au sein de son administration, tant la responsabilité de cette opération pourrait avoir des répercussions graves sur son image, à quelques mois des élections.
Le regard critique du public et des experts s'affiche de plus en plus. Les attaques ont provoqué la mort de plus de 80 personnes en seulement trois mois, ce qui soulève des inquiétudes quant à la montée de la violence et à la légitimité des interventions militaires. Le Parisien rapporte que plusieurs voix au Congrès, de tout bord politique, s'élèvent pour remettre en cause cette stratégie militaire jugée trop brutale et désinvolte.
Enfin, des militaires, tels que l'amiral Frank Bradley, en charge des opérations, commencent à être pointés du doigt en tant que responsables potentiels des abus observés. Alors que les auditions se poursuivent, la pression s'accroît sur l'administration Trump de rendre des comptes et de réévaluer sa position face à des actes militaires controversés.







