Le marathon budgétaire se poursuit après l'adoption du budget de la Sécurité sociale, avec un nouveau défi qui s'annonce pour Sébastien Lecornu : le budget de l'État. À partir de mercredi, le Premier ministre espère parvenir à un consensus autour des enjeux de défense lors du débat à l'Assemblée nationale.
Bien que la phase de la Sécurité sociale ait été franchie, l'adoption du budget de l'État s'annonce encore plus ardue. Afin de rassembler une majorité, Lecornu a évité le recours au 49.3 et a proposé d'organiser au Parlement plusieurs débats portant sur des thèmes clés, tels que la défense, le narcotrafic, l'agriculture, l'énergie et le déficit. Cette initiative vise à fédérer les députés autour de sujets sensibles, alors que le budget est actuellement en examen au Sénat.
Mercredi, les formations politiques auront l'occasion de se prononcer sur le renforcement des capacités militaires, comme l'a souligné Lecornu à l'issue d'une réunion préparatoire. Le vote prévu à 19H30 pourrait constituer un moment fort pour « tirer un consensus » dans le cadre d'une coopération future.
Cependant, la tâche risque d'être complexe, en particulier avec un Parti socialiste qui semble avoir obtenu peu de concessions pour le moment. « L'évidence pour l'instant, c'est que nous n'y arriverons pas dans les délais fixés », a déclaré Olivier Faure, le leader socialiste, évoquant un climat de méfiance au sein des discussions.
Un enjeu crucial pour la sécurité nationale
Le Premier ministre, qui a également occupé le poste de ministre des Armées, insiste sur l'importance cruciale de ce budget face aux menaces grandissantes qui pèsent sur l'Europe et le monde, notamment la montée des risques terroristes et l'évolution de la situation géopolitique. Par ailleurs, la ministre des Armées, Catherine Vautrin, a annoncé une hausse de 6,7 milliards d'euros pour le budget militaire l'an prochain, soulignant que sans budget, les armées deviendraient les premières victimes.
Les débats à venir permettront à chaque groupe politique de se positionner clairement sur les dépenses militaires, un aspect qui n’avait pas pu être discuté précédemment. Le gouvernement mise sur une expression de soutien constructif des députés, en espérant que cela insufflera une dynamique positive pour l'examen du budget global.
Les récentes déclarations du général Fabien Mandon sur la nécessité d'être préparés à des pertes humaines en cas de conflit ont également ravivé les tensions. Les divergences demeurent notables, notamment entre les groupes qui soutiennent la défense nationale et ceux qui craignent les implications de telles positions. En parallèle, le président Emmanuel Macron a évoqué un futur service militaire « volontaire », sans lien direct avec l'Ukraine, mais producteur de débats enflammés au sein du Parlement.
Ce débat, qui doit se tenir sous l'égide de l'article 50-1 de la Constitution, sera structuré par des interventions des différents groupes parlementaires, suivies d'une réponse du gouvernement. Bien qu'il n'ait pas de valeur législative, il peut mener à un vote symbolique, ce qui pourrait renforcer la position du gouvernement face à des défis de sécurité qui ne cessent d'évoluer.







