Plus de 800 migrants provenant de la région des Grands Lacs d'Afrique survivent dans un camp de fortune à Mayotte, dans un contexte de forte précarité, aggravé par la saison des pluies. Ce phénomène s'est intensifié deux mois après le démantèlement d'un précédent site par les autorités françaises.
Les habitants de cette région, marquée par le cyclone Chido l'année dernière, n'ont pas bénéficié de solutions d'hébergement durables, les poussant à revenir s'installer dans des conditions déplorables.
La vie quotidienne se déroule dans la boue et l'insalubrité. Kennedy Kighana, 28 ans, originaire de la République Démocratique du Congo, décrit son quotidien au camp de Tsoundzou 2, où les abris de fortune sont vulnérables aux intempéries: "Quand il pleut, l'eau monte jusqu'ici", dit-il en montrant son abri précaire.
Mayotte, archipel situé entre l'Afrique et Madagascar, est devenu une destination de choix pour les migrants fuyant les conflits dans leurs pays d'origine, comme Ange Munezero, 25 ans, qui a fuit les violences en RDC. "Nous cherchons seulement la sécurité et la paix", affirme-t-elle.
Ces camps, souvent déplacés après des démantèlements menés par les autorités, sont un sujet de tension dans le département français, qui fait face à une forte pression migratoire. Au dernier recensement, seuls 400 des 1.272 habitants de Tsoundzou 2 avaient été relogés.
Les témoignages des migrants révèlent une vie difficile, marquée par la promiscuité, les maladies et le manque de ressources. L'ONG Croix-Rouge participe sporadiquement à l'aide au camp, mais beaucoup craignent que l'assistance ne soit pas suffisante.
"Des conditions de vie dignes devraient être accessibles à tout individu," souligne un représentant d'une ONG sous condition d'anonymat. "Nous avons installé des citernes d'eau, mais l'accès reste limité et fragile pendant la saison des pluies." Les tensions s'exacerbent avec des incidents d'agressions signalés à Tsoundzou 2. David Muzusangabo, 34 ans, résume la situation: "On cuisine sur le sol, il y a des moustiques, et nous sommes exposés à des maladies."
Avec l'afflux continu de nouveaux arrivants, la situation se complique. "De nouvelles familles arrivent tous les jours, et on nous dit que notre camp sera bientôt démolli", alerte Ange Munezero. Les récents arrêtés préfectoraux interdisent la construction de nouveaux abris, intensifiant l'angoisse parmi les migrants.
La situation à Mayotte demande une attention urgente, alors que les besoins humanitaires continuent d'augmenter dans un contexte de crise migratoire persistante.







