Ce dimanche 7 décembre 2025, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a inauguré la nouvelle maison d'arrêt de Basse-Terre, symbole de progrès et de réinsertion en Guadeloupe. Après plusieurs années de travaux, cet établissement remplace une ancienne prison jugée indigne, où la surpopulation était alarmante, atteignant jusqu'à 16 détenus par cellule.
Darmanin a souligné que cette nouvelle structure, capable d'accueillir environ 130 détenus dans de meilleures conditions, est cruciale pour permettre aux condamnés de purger leur peine tout en facilitant leur réinsertion. L’objectif affiché serait également de réduire le taux de récidive. « Une prison est toujours un endroit difficile, mais il est nécessaire d’offrir une dignité tant aux détenus qu’aux agents pénitentiaires », a-t-il déclaré.
Des améliorations face à des défis persistants
Le transfert de 211 détenus vers la nouvelle maison d'arrêt a eu lieu récemment, bien que beaucoup s'interrogent sur le risque de surpopulation future. Frantz Sapor, délégué du syndicat pénitentiaire Unsa-Ufap, a averti que cette nouvelle structure pourrait rapidement être dépassée : « On évoque des hébergements individuels, mais nous savons qu’il pourrait y avoir jusqu'à 350 détenus au lieu des 200 promis », a-t-il expliqué.
Alors que la seconde phase des travaux prévoit l’ajout de 70 places supplémentaires, la réalité de la surpopulation carcérale en Guadeloupe reste préoccupante. Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, un autre établissement de l'archipel, souffre déjà d'un taux de saturation atteignant jusqu'à 250%, avec de nombreux matelas à même le sol.
Une stratégie pénitentiaire globale
Gérald Darmanin a profité de son déplacement aux Antilles pour évoquer un plan global visant à construire de nouveaux établissements pénitentiaires et augmenter les effectifs, ainsi que de meilleures mesures d'accompagnement pour les détenus. Plusieurs experts s’accordent à dire qu'une stratégie plus large est nécessaire pour faire face aux questions de violence et de narcotrafic dans les prisons guadeloupéennes.
La mise en place de cette nouvelle maison d'arrêt est un geste positif, mais elle ne peut à elle seule résoudre la crise pénitentiaire en cours, rappelant l'importance d'un engagement persistant à améliorer la justice et les conditions de détention sur l'ensemble du territoire français.







