La flotte de F-35, fleuron de la technologie militaire américaine, subit une nouvelle crise. Selon un rapport de l'inspection générale du ministère de la Défense, cité par Bloomberg, seulement 50 % des F-35 étaient opérationnels durant l'exercice 2024, en raison de problèmes persistants de maintenance gérés par Lockheed Martin. Cette situation interne soulève des préoccupations tant pour les forces armées que pour les pays étrangers ayant récemment commandé cet appareil.
Le rapport indique que le taux de disponibilité, un critère clé pour évaluer l’efficacité d’un avion de chasse, est resté figé à un alarmant 50 %. Le Bureau de l’inspecteur général dénonce également le manque de conséquences pour Lockheed Martin, qui n’a pas été systématiquement tenu responsable de ses manquements en matière de maintenance.
"Bien que le bureau du programme conjoint du F-35 ait surveillé les performances de Lockheed Martin, il n'a pas toujours tenu l'entreprise responsable de ces contre-performances," souligne le rapport.
Malgré ces résultats peu propices, le Pentagone a versé près de 1,7 milliard de dollars à Lockheed Martin sans aucune pénalité. Cette décision suscite de nombreuses interrogations, d’autant plus qu’un audit précédent a révélé des lacunes sérieuses dans la gestion de ce programme, dont le coût total s'élève à près de 2.000 milliards de dollars, faisant du F-35 le programme militaire le plus onéreux de l’histoire.
Des retards de livraison atteignant en moyenne 238 jours en 2024 et des défauts d’ingénierie continuent d’affecter le projet, même si le F-35 est perçu comme un chef-d'œuvre technologique. L'armée de l'air américaine a été contrainte de réduire ses ambitions, diminuant de moitié sa commande initiale pour 2026.
Dans une ambiance de tensions croissantes au sein du secteur de la défense, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a appelé à une performance accrue des entreprises, tandis que des voix politiques, incluant celles de Donald Trump, exhortent les industriels à se concentrer sur l’innovation et l’efficacité. En réponse à la hausse des coûts, la Suisse a également fait part de ses préoccupations, indiquant qu'elle ne pouvait plus maintenir son ordre de 36 F-35 en raison des tarifs gonflés.
Alors que des nations européennes comme la Belgique, le Danemark et l'Allemagne continuent de se montrer intéressées par l'acquisition de F-35, cette situation pourrait freiner des décisions cruciales à l’avenir. Les États-Unis doivent maintenant prouver que leurs fleurons militaires peuvent être à la hauteur des attentes.







