Donnant un nouvel élan à l'industrie spatiale européenne, MaiaSpace, une filiale d'ArianeGroup, ambitionne de devenir le SpaceX européen. Installée à Vernon, en Normandie, cette start-up est en pleine préparation pour le lancement de son premier étage de fusée, prévu pour 2026. Yohann Leroy, son président exécutif, affirme que la clé de l'avenir des lanceurs européens repose sur leur capacité à être réutilisables. Ce défi, encouragé par l'Agence spatiale européenne (ESA), vise à surmonter les échecs récents de ses homologues allemands qui peinent à concrétiser leurs projets.
MaiaSpace, sélectionnée pour participer au European Launcher Challenge, se positionne parmi des concurrents notables comme Isar Aerospace et PLD Space. Pierre Lionnet, directeur de recherche à Eurospace, indique qu'il pourrait n'y avoir la place que pour deux acteurs majeurs sur ce marché, soulignant l'importance d'une exécution impeccable par MaiaSpace.
Le retard de son premier vol, initialement prévu pour 2025, est désormais envisagé comme une opportunité. Leroy souligne que cela permet non seulement de mieux gérer les coûts, mais également de développer les technologies nécessaires à la récupération du premier étage de la fusée, prévue après quelques vols. Cette capacité à réduire les coûts d'exploitation pourrait permettre à MaiaSpace d'afficher des prix plus compétitifs que ceux de SpaceX, tout en garantissant une capacité de charge de 4 tonnes.
Une fois que la technologie du réutilisable sera maîtrisée, Leroy espère pouvoir offrir des tarifs autour de 6,000 euros par kilogramme, un tarif similaire à celui de son principal concurrent.
En attendant, le site de Kourou sera agrandi pour accueillir la Maiafactory, où le démonstrateur de 33 mètres sera assemblé. Cette expansion est cruciale pour répondre aux commandes croissantes, notamment celle pour la mission Toutatis, programmée pour 2027, une collaboration avec U-Space, spécialisée dans les nanosatellites. Les premières étapes cruciales des tests de séparation et de résistance des réservoirs sont d’ores et déjà en cours, des preuves essentielles avant que MaiaSpace ne défie les cieux.







