C'est une annonce cruciale pour le secteur agricole français : 750 000 bovins seront vaccinés contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans les semaines à venir, selon la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard. Cette décision fait suite à la montée de la mobilisation autour de la gestion de cette maladie, détectée pour la première fois en France en juin dernier, en Savoie. Aujourd'hui, la ministre a promis une exécution rapide du programme de vaccination.
« Dans les prochaines semaines, tous les bovins concernés doivent être vaccinés, et nous travaillons d'arrache-pied pour cela », a déclaré Genevard. Ce dispositif vise en particulier les exploitations de l'Ariège, qui seront entièrement vaccinées d'ici la fin de l'année. Les inspections seront renforcées dans les départements touchés par la maladie, notamment l'Aude, la Haute-Garonne et les Pyrénées-Orientales.
Des mesures urgentes pour prévenir l'épidémie
Les autorités ont déjà comptabilisé 113 foyers de DNC en France, entraînant l'abattage de plus de 3 300 bovins parmi un cheptel national d'environ 16 millions de têtes. Actuellement, environ un million de bêtes ont déjà été vaccinées, affirment les services gouvernementaux. Matignon a averti que des restrictions sur les déplacements de bovins sont mises en place dans les zones affectées afin de contenir la propagation de la maladie. En outre, la police et la gendarmerie intensifient leurs contrôles pour éviter toute transmission vers d'autres régions.
« Il est impératif que chaque agriculteur prenne ses responsabilités pour éviter une crise sanitaire qui pourrait mettre en péril l'agriculture française », a ajouté la ministre lors d'une réunion de crise. De nombreux agriculteurs, cependant, continuent de manifester leur mécontentement vis-à-vis de la gestion de la situation, en bloquant plusieurs voies de circulation, y compris des autoroutes clés.
Les mouvements de contestation se sont intensifiés, en particulier en Nouvelle-Aquitaine, où des agriculteurs ont organisé des barrages routiers pour exprimer leur frustration. Selon les observateurs du secteur, cette agitation pourrait également être en lien avec les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui inquiète beaucoup d'éleveurs.
Un appel à l'union pour l'agriculture française
Le Premier ministre reçoit vendredi les différents syndicats agricoles pour discuter des prochaines étapes à suivre et des inquiétudes partagées par les éleveurs. Ce climat de tension révèle à quel point la santé animale et les préoccupations économiques sont sombres à un moment où les agriculteurs doivent plus que jamais se rassembler pour défendre leurs intérêts.
Selon un expert en agriculture consulté par Le Monde, « La stratégie de vaccination doit être accompagnée de mesures économiques pour soutenir les agriculteurs touchés par la maladie. » Cela reflète bien l'urgence de la situation dans le secteur agricole français. La route devant les agriculteurs semble longue et semée d'embûches, mais il est nécessaire d'agir rapidement pour préserver l'avenir de l'élevage en France.







