Ce mercredi, le Parlement européen a validé, à une large majorité, une législation interdisant toutes les importations de gaz russe d'ici au 1er novembre 2027. Cette décision fait suite à un accord trouvé en décembre entre les États membres et les eurodéputés. L'objectif est de mettre fin au soutien financier que l'Europe apporte à la Russie, en particulier en raison de l'invasion de l'Ukraine.
Inese Vaidere, rapporteure du texte, a déclaré : « Sortir du gaz russe est une grande réussite pour l'Union européenne. C'est un geste véritablement historique. » Elle a souligné que depuis le début de la guerre en février 2022, l'UE a versé plus de 216 milliards d'euros pour des énergies fossiles russes, ce qui représente près de 40 millions d'euros par jour. Les fonds qui continuent d'aller vers Moscou financent de facto les opérations militaires russes en Ukraine.
Le texte législatif prévoit une interdiction progressive des achats de gaz russe, notamment concernant les contrats à long terme, qui sont souvent les plus problématiques. Ainsi, des sanctions financières pourraient être appliquées aux entreprises qui tenteraient de contourner cette interdiction.
Il est important de noter que cette mesure ne vise pas encore à interdire complètement l'importation de pétrole et de combustible nucléaire en provenance de Russie, des ressources nécessaires pour certains États membres.
Pour éviter un veto de pays comme la Hongrie et la Slovaquie, traditionnellement plus proches de Moscou, la Commission européenne a choisi une approche législative plutôt que des sanctions qui exigeraient l'unanimité. Viktor Orban, Premier ministre hongrois, a annoncé son intention de contester la décision en justice, dénonçant une « rupture historique » de la solidarité européenne. Thierry Mariani, eurodéputé lié à l'extrême droite, a également exprimé de fortes réserves, évoquant des « risques juridiques majeurs pour les États et les entreprises ».
Avec cette décision, l'Union européenne semble résolue à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie dans un contexte géopolitique tendu. De nombreuses voix, notamment celles d'experts en géopolitique et en économie, insistent sur la nécessité d'accélérer cette transition énergétique pour garantir la sécurité et la souveraineté européennes.







