Dans un changement stratégique inattendu, le gouvernement zimbabwéen a décidé de ne pas doubler les redevances sur l'or, initialement prévu pour 2026. Le ministre des Finances Mthuli Ncube a annoncé cette décision lors d'une intervention au Parlement, mettant en avant la nécessité de préserver la santé des mines et de sécuriser les flux vers la raffinerie d'État.
Ce revirement intervient moins de trois semaines après l'annonce d'une hausse significative des redevances, passant de 5 à 10 % dans le but de capter une part plus importante des bénéfices aurifères. Cependant, face aux pressions du secteur privé, le gouvernement a opté pour un cadre plus flexible, maintenant un taux standard de 5 % tant que les prix de l'or restent en dessous de 5 000 dollars l'once.
M. Ncube a souligné l'importance de garantir la viabilité économique des exploitants miniers, notant que des taxes excessives pourraient nuire à la production. La réforme vise également à contrer le risque de contrebande d'or vers des marchés informels tels que Dubaï, en maintenant l'or sur le circuit formel, ce qui est crucial pour la monnaie locale, le Zimbabwe Gold (ZiG), soutenue par des réserves d'or physiques.
Victor Gapare, un acteur clé du secteur minier, a auparavant mis en garde contre l'impact négatif d'une fiscalité abusive sur l'exploitation des gisements plus coûteux. Le gouvernement zimbabwéen a ainsi choisi un modèle incitatif, se distinguant de la tendance observée dans d'autres pays d'Afrique où des réglementations plus strictes ont été imposées sans consultation, comme le Mali et le Burkina Faso.
Les résultats semblent prometteurs ; la production d'or a augmenté de 37,5 % au cours des neuf premiers mois de l'année 2025, atteignant près de 33 tonnes. Les experts estiment que cette dynamique aurait pu être compromise par une fiscalité jugée trop contraignante. M. Ncube a déclaré : "Avoir un taux élevé sur une production inexistante ne sert à rien", soulignant ainsi l'importance d'une approche pragmatique pour stimuler l'activité minière.
En s'engageant dans cette voie, le Zimbabwe envoie un message fort aux investisseurs internationaux : le pays reste ouvert aux affaires et prêt à adapter ses politiques fiscales pour s'ajuster aux réalités du marché. La stratégie du gouvernement pourrait contribuer à une stabilisation économique à court terme, permettant ainsi aux mines de continuer à produire en toute sécurité.







