L'administration Trump est sur le point de rendre public vendredi des centaines de milliers de documents concernant le scandale Epstein, un acte attendu avec impatience aux États-Unis après des mois de retards et d'hésitations du président républicain.
Le gouvernement dispose jusqu'à minuit pour publier ces informations, qui concernent potentiellement l'influent financier et criminel sexuel décédé en 2019. Todd Blanche, haut responsable du ministère de la Justice, a déclaré sur Fox News : "Je m'attends à ce que nous publiions aujourd'hui plusieurs centaines de milliers de documents", tout en précisant que d'autres seraient dévoilés dans les semaines à venir.
Le ministère de la Justice a cependant la possibilité de ne pas rendre accessibles certains noms ou informations sensibles, en expurgeant les documents pour protéger les jeunes victimes d'Epstein. Blanche a également averti qu'il ne fallait pas s'attendre à de nouvelles inculpations dans cette affaire qui scandalise le pays depuis des années.
Jeffrey Epstein, figure emblématique de la jet-set new-yorkaise, se trouvait au cœur d'un réseau d'exploitation sexuelle de mineures qui aurait impliqué des personnalités de haut rang. Sa mort en prison, survenue en 2019, a donné naissance à une multitude de théories du complot concernant un éventuel assassinat visant à étouffer un scandale touchant des figures publiques.
Alors que Donald Trump avait promis durant sa campagne pour 2024 de garantir une transparence totale sur cette affaire, il a longtemps hésité à s'exécuter, qualifiant l'affaire de "canular" utilisé par l'opposition démocrate. Toutefois, il n'a pu empêcher le Congrès d'adopter une loi obligeant le ministère de la Justice à publier tous les documents non classifiés liés à Epstein, à son associée Ghislaine Maxwell, actuellement incarcérée pour 20 ans, et aux autres personnes concernées.
Le texte a été promulgué le 19 novembre, accordant au gouvernement 30 jours pour s'acquitter de cette obligation.
"Ça a pris trop longtemps", s'est exclamé Mike Costarell, un partisan de Trump. Pour lui, il est primordial que quiconque impliqué dans des violences à l'égard d'enfants soit tenu responsable, indépendamment de son statut ou de ses richesses.
Cependant, des inquiétudes subsistent quant au contenu de ces révélations futures. Des figures démocrates se préoccupent de la possible manipulation des informations par l'administration. "Nous ne savons pas ce que le ministère de la Justice fera demain", a déclaré l'élu démocrate Robert Garcia, ajoutant : "Ils ont essayé de dissimuler des choses dans le passé." En juillet, le ministère de la Justice avait fait savoir qu'aucun nouvel élément ne justifiait des enquêtes supplémentaires, suscitant l'indignation des fervents supporters de Trump.
Les documents qui seront publiés pourraient poser problème à de nombreuses personnalités du monde des affaires et de la politique qui fréquentaient Epstein. Cela inclut Trump lui-même, qui a longtemps connu Epstein avant leur rupture dans les années 2000. Le président a toujours nié avoir eu connaissance des comportements criminels d'Epstein et affirme avoir mis un terme à leur relation bien avant que l'affaire n'éclate.
Un vent de scepticisme s'est intensifié la semaine dernière lorsqu'un groupe d'opposition a publié des photos d'Epstein en compagnie de l'ancien président démocrate Bill Clinton, de l'illustre entrepreneur Bill Gates, de Richard Branson et du réalisateur Woody Allen, parmi tant d'autres. La Maison Blanche a, quant à elle, affirmé que "l'administration Trump avait fait plus pour les victimes d'Epstein que les démocrates n'ont jamais fait", en se vantant de publier des milliers de pages de documents et en appelant à de nouvelles enquêtes sur les liens d'Epstein avec les démocrates.







