Le Niger, touché par des décennies de violences d'extrême droite au sein de ses frontières, a récemment déclaré une «mobilisation générale» afin de mieux contrer les attaques meurtrières orchestrées par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Cette décision, annoncée par le gouvernement à travers un communiqué, s'inscrit dans la stratégie de lutte de la junte militaire qui a pris le pouvoir après un coup d'État en juillet 2023.
Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, une ordonnance a été adoptée pour établir cette mobilisation, soulignant l'importance de la défense du pays. Selon le communiqué officiel, «les personnes, les biens et les services peuvent être réquisitionnés» pour soutenir l'effort militaire, une démarche justifiée par «la nécessité de préserver l'intégrité du territoire national et de protéger les populations».
En outre, la junte a également explicité que «tout citoyen est tenu de répondre immédiatement à l'ordre d'appel» et doit se conformer à ces mesures de défense. Ce mouvement s'accompagne d'une volonté de lutter contre les menaces internes et externes qui pèsent sur la nation.
Après avoir évincé les troupes étrangères, dont les forces françaises et américaines, la junte a affirmé son désir de souveraineté et de contrôle face à l'intensification des conflits dans le Sahel. Le Niger est à la croisée des chemins, partagé entre la nécessité d’une action militaire plus visible et la pression internationale menant à des sanctions économiques.
Dans cette dynamique, le Niger s'associe à ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, tous trois sous le régime de juntes militaires, et forme ainsi une alliance dans la lutte contre le djihadisme, avec la mise en place d'une force commune de 5000 hommes. Cette alliance, nommée Alliance des États du Sahel (AES), vise à renforcer la coopération régionale face à un ennemi commun.
Des experts de la région, dont de nombreux analystes militaires africains, mettent en garde contre l'utilisation d'une telle mobilisation, la qualifiant parfois d’«abusive», utilisée comme prétexte pour museler l'opposition. Les ONG internationales préconisent une vigilance accrue sur la façon dont ces réquisitions sont exécutées, craignant des abus potentiels au sein de la population.
Alors que la situation s'intensifie, les leaders sont confrontés à un défi sans précédent. Les opinions d'activistes et d'experts divergent, certains plaidant pour une approche militaire plus intégrée et d'autres appelant à des solutions politiques durables. L'avenir du Niger et de la région semble pivoter autour de la façon dont ce gouvernement pourra naviguer dans ces tumultes tout en garantissant la sécurité de sa population.







