Dans un contexte alarmant de violences jihadistes ayant causé près de 2 000 morts depuis le début de l'année, le gouvernement militaire du Niger a décidé de lancer une "mobilisation générale". Cette décision a été officialisée lors d'une réunion du Conseil des ministres, en date du 27 décembre.
Le régime militaire, au pouvoir suite à un coup d'État en juillet 2023, cherche ainsi à renforcer ses capacités face à des groupes terroristes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, qui sévissent depuis plus d'une décennie sur le territoire. Les réquisitions de personnes et de biens sont désormais envisagées pour mieux organiser l'armée, afin de protéger à la fois les citoyens et les intérêts de l'État contre diverses menaces.
Selon une déclaration du gouvernement, "toute personne est tenue de répondre immédiatement à un appel ou rappel pour participer aux efforts de défense de la patrie". Ces mesures visent à renforcer l'intégrité territoriale et à sécuriser les populations. Notons que le Niger n'est pas seul dans cette situation ; le Burkina Faso, pays voisin également sous un régime militaire, avait déjà adopté une approche similaire précédemment.
Les attaques menées par le groupe Boko Haram, ainsi que par l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), exacerbent une situation déjà critique dans la région. En réponse à la montée des menaces, le Niger avait déjà doublé ses effectifs militaires en 2020, passant de 25 000 à 50 000 soldats, illustrant ainsi son engagement face à ces offenses.
Le régime actuel, qui a également expulsé les troupes françaises et américaines présentes pour lutter contre les jihadistes, fait appel aux citoyens pour contribuer volontairement à un fonds visant à financer l'armement et divers projets agricoles.
La situation politique et sécuritaire du Niger, ainsi que celle de ses voisins, reste préoccupante, alors que la junte militaire cherche à établir une force anti-jihadiste commune au sein de l'Alliance des États du Sahel. Les observateurs internationaux, dont Amnesty International, mettent en garde contre une utilisation abusive de la mobilisation, qui pourrait servir à réduire les voix dissidentes, appelant à une vigilance accrue dans cette période délicate.
Source : France 24







