Alors que les maires écologistes avaient promis d'améliorer la qualité de vie au sein des villes, leur bilan depuis leur élection en 2020 suscite de nombreuses déceptions. Les prochaines élections municipales de 2026 s'annoncent comme un véritable test pour ces édiles, notamment ceux élus lors de la vague verte. Le journal Le Monde soulignait alors leur montée en puissance à Lyon, Bordeaux et Strasbourg, mais le climat politique a considérablement changé depuis.
À l'époque, dans un contexte de pandémie mondiale, la population aspirait à un retour à la nature, un facteur que les Verts ont su capitaliser. Quatre ans plus tard, l'engouement pour les préoccupations environnementales s'essouffle, et les résultats constatés sur le terrain révèlent les limites de leur mandat. Bien qu'ils aient entrepris des efforts pour verdir les espaces urbains et promouvoir des modes de transport alternatifs, les critiques n'ont pas tardé à émerger.
Un exemple illustratif est celui de Bordeaux, où le maire Pierre Hurmic a été vivement critiqué pour avoir annulé l'installation du sapin de Noël, justifiant qu'il ne souhaitait plus avoir "d'arbres morts" en plein centre-ville. À Lyon, Grégory Doucet a également suscité la controverse en qualifiant le Tour de France de "machine véhiculant une image machiste", se mettant ainsi à dos une partie de la population. La récente polémique à Strasbourg concernant l'annulation d'une subvention de 2,5 millions d'euros attribuée à la mosquée Eyyub Sultan a également terni l'image de la maire, Jeanne Barseghian.
Un des reproches majeurs à l'encontre des maires écologistes reste leur gestion des questions de sécurité. Leurs choix, comme le refus d'armer la police municipale et la suppression d'éclairages nocturnes dans certains quartiers, ont engendré un sentiment d'insécurité croissant, exacerbé par des actes de délinquance.
Aujourd'hui, les Verts semblent peiner à maintenir leur popularité et à rassurer les électeurs. À Lyon, Grégory Doucet est largement devancé dans les sondages par Jean-Michel Aulas, ancien président de l'Olympique Lyonnais, qui bénéficie du soutien de diverses formations politiques. À Strasbourg, Jeanne Barseghian fait face à une forte concurrence de la part de l'ancienne maire socialiste, Catherine Trautmann. À Paris, les Verts envisagent de s'allier avec Emmanuel Grégoire, un socialiste, dès le premier tour, signifiant ainsi une évolution stratégique. Seul Pierre Hurmic à Bordeaux semble bénéficier d'un meilleur soutien, échappant pour le moment aux critiques sévères.
Les temps s'annoncent donc particulièrement difficiles pour les maires verts. Comme l'affirme Jean-Pierre Cuq, politologue spécialiste des dynamiques locales, "les élus écologistes doivent maintenant prouver qu'ils peuvent allier leurs idéaux environnementaux avec les préoccupations concrètes des citoyens, notamment en matière de sécurité et de qualité de vie". Forts de ce constat, les écologistes devront redoubler d'efforts pour éviter une déroute aux élections municipales de 2026.







