Dans une salle d'une clarté inattendue pour un lundi matin gris, au cœur de Nantes, un groupe de sept hommes se retrouve pour un stage de sensibilisation imposé par la justice. Ces participants, souvent peu enthousiastes, sont tous concernés par la consommation de cannabis, un usage devenu presque banal dans le pays.
Parmi eux, un artisan quinquagénaire raconte son expérience : il a été intercepté pour avoir acheté une petite quantité de cannabis dans le quartier de Bellevue, un secteur notoire pour le trafic. Son excuse ? « C'était 20 € et même pas pour moi », témoigne-t-il, tentant d’alléger sa culpabilité selon des propos rapportés par Franceinfo. Ce sentiment de banalité face à une infraction discutée par la justice révèle un phénomène croissant, où la consommation de stupéfiants s’intègre à la normalité de la vie quotidienne.
La plupart des participants à ce stage ont été arrêtés pour avoir pris le volant après avoir fumé. L'un d'eux confie : « Je n’ai pas envie d’être ici. » Cette réaction souligne la perception que ces stages sont davantage une punition qu'une véritable rééducation. De plus en plus de jeunes adultes semblent prendre des risques sans se considérer comme partie prenante du trafic, comme l’explique le sociologue Baptiste Quiroz dans une enquête menée par Le Monde.
D'autres voix expriment leur inquiétude face à cette banalisation. Les professionnels de la santé rappellent que la consommation de cannabis a des effets néfastes sur la santé mentale et physique, avertissant que son accès est trop facile pour la jeunesse. Selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), près de 47% des jeunes adultes avouent avoir déjà consommé du cannabis, un chiffre en constante augmentation.
Cette rencontre à Nantes met ainsi en lumière des comportements de consommation qui interpellent, tout en jetant une lumière sur la complexité de la légalisation du cannabis, une question qui occupe le débat public en France. Alors que des pays comme le Canada ont choisi la légalisation, le débat en France reste enflammé, divisé entre inquiétudes pour la santé publique et désir de réglementation.







