Un an s'est écoulé depuis le passage du cyclone Chido, et Mayotte commence doucement à panser ses blessures agricoles. Dans la région de Combani, Soumaila Moeva, agriculteur sur 19 hectares, témoigne de la résilience de ses cultures. Après six mois de nettoyage et de réhabilitation, les ylangs fleurissent à nouveau, et les ananas semblent prometteurs.
« Près de 70 % des ylangs ont résisté, et la richesse de notre terre est un atout », se réjouit Moeva, également président du syndicat des jeunes agriculteurs. Les fruits et légumes, autrefois absents des marchés, réapparaissent lentement sur les étals. Les concombres, choux et bananes font leurs retours, offrant un répit aux habitants qui ont tant souffert depuis la catastrophe naturelle.
Les pertes causées par Chido sont estimées à environ 300 millions d'euros pour la filière, mais selon Soumaila, « les productions reprennent bien dehors des cultures sous serre ». La route vers la reprise totale est encore semée d'embûches. Les agriculteurs doivent surmonter les défis liés au climat, à la disponibilité des semences, mais aussi à l'accès au crédit pour relancer leurs exploitations. Des experts de l'agriculture locale affirment que des aides gouvernementales ainsi que des initiatives communautaires seront cruciales dans cette phase de reconstruction.
Des spécialistes de l'Institut national de recherche agronomique (INRA) soulignent l'importance de la diversification des cultures pour éviter de futures crises. Comme le souligne un rapport récent du ministère de l'Agriculture, l'avenir de l'agriculture à Mayotte dépend de la capacité à innover et à s'adapter aux changements climatiques. Les ressources et le savoir-faire locaux seront déterminants pour bâtir un avenir agricole durable.







