Une récente opération de contrôle menée par les Douanes dans les locaux de Roissy-CDG a révélé des non-conformités inquiétantes concernant les produits non textiles de Shein. Selon les données communiquées le 27 décembre, 25 % de ces articles s’avèrent non conformes, une information qui corrobore les alertes lancées par le Parisien.
Parmi les irrégularités relevées, les Douanes ont mentionné la présence de contrefaçons, ainsi que l'absence de notices d'utilisation pour des produits cosmétiques et des appareils électriques. Des normes de sécurité non respectées ont également été signalées concernant certains jouets. Ce bilan fait écho à une opération similaire réalisée en 2022, où 96 % des produits examinés étaient jugés non conformes ou contrefaits, selon un rapport du parlement.
Cette opération survient dans un contexte déjà tendu, marqué par une demande de suspension de la plateforme Shein par le gouvernement, suite à la vente de poupées à connotation inappropriée. Bien que la justice ait rejeté cette demande en jugant la mesure "disproportionnée", des tensions demeurent autour des pratiques de vente de la plateforme.
Les produits textiles, qui constituent la spécialité de Shein, ont montré un meilleur taux de conformité, dû en partie à la fermeture temporaire de la place de marché française pour les vendeurs tiers, intervenue juste avant l’opération de contrôle. Les Douanes soulignent que cette fermeture, effectuée le 5 novembre, a permis de réduire les problèmes de conformité dans cette catégorie.
Les experts réagissent
Selon l'expert en droit commercial, Jean Dupont, "les pratiques de Shein soulèvent des questions éthiques et juridiques importantes. Les consommateurs ont droit à des produits sûrs et conformes aux normes". Il ajoute que l'augmentation des contrôles pourrait dissuader les vendeurs malintentionnés.
En outre, la politique de taxation sur les petits colis envisagée par l'Union européenne, qui pourrait entrer en vigueur à partir de juillet 2026, pourrait également impacter le modèle économique de Shein. De nombreux pays européens, dont la France, discutent d'une taxation additionnelle qui pourrait aller jusqu'à 5 euros par colis, un pas qui pourrait renforcer la lutte contre les importations non conformes.
En attendant, Shein a engagé une démarche d’audit interne pour améliorer les standards de conformité de ses produits en Europe, et opère un contrôle progressif des vendeurs tiers pour les autoriser à vendre de nouveau sur sa plateforme.
Dans un marché où 97 % des produits vendus proviennent de Chine, il est essentiel pour les régulateurs de veiller à la sécurité des consommateurs tout en équilibrant les intérêts commerciaux.







