Depuis trois ans, l'agence de services à la personne Adélys, implantée à Blois, a entrepris une transformation radicale vers un modèle d'entreprise libérée. En 2011, Bruno Queste a fondé cette agence, initialement connue sous le nom de Générale des services. En 2018, l'entreprise a décidé d'abandonner le système de franchise pour gagner en autonomie. Comme l'explique Adeline Queste, sa fille et actuelle dirigeante : « Nous souhaitions être plus indépendants et nous engager davantage avec les acteurs locaux. »
Adélys se concentre principalement sur l'aide à des personnes dépendantes, constituant 80 % de son activité, tout en offrant des services de garde d'enfants et de transport. La transition vers l'entreprise libérée, soutenue par le collectif L'Humain d'abord, a été motivée par la volonté de briser l'isolement ressenti par les auxiliaires de vie. « Nos auxiliaires de vie se connaissaient peu, ce qui engendrait des problèmes de solitude », souligne Adeline.
Depuis ce changement, des équipes composées de dix intervenantes se réunissent tous les quinze jours, pratiquant une gestion autonome semblable à celle de microentreprises. « Elles prennent toutes les décisions entre elles, ce qui favorise un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Cela renforce également la cohésion d’équipe, » précise Adeline. Les résultats ? Une réduction de 50 % de l'absentéisme de courte durée et une diminution significative du turn-over du personnel. Les anciens managers se transforment en coachs, facilitant ainsi la résolution de conflits.
Adélys n'est pas seulement une entreprise de services, elle s’engage aussi à créer du lien au sein de la communauté. Par exemple, elle organise chaque année un carnaval et veille à maintenir le contact avec ses clients, même s'ils sont placés en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Nos intervenantes n'hésitent pas à leur rendre visite pour préserver cette relation, » fait remarquer Adeline.
Il a fallu deux ans pour consolider cette transition, une période marquée par des défis à surmonter. « Les premiers mois ont été difficiles, mais nous avons investi près de 20 000€ en formation pour garantir un bon départ, » explique-t-elle. Malgré la perte temporaire de productivité due aux réunions collectives, Adélys estime que ce modèle pourrait inspirer d'autres entreprises à travers la France, contribuant ainsi à un environnement de travail plus humain. (Source : La Nouvelle République)







