Le tribunal correctionnel d'Orléans a condamné, ce jeudi 18 décembre, un tatoueur âgé de 53 ans pour avoir exercé des actes médicaux sans autorisation, mettant en danger la santé de ses clients. Ce dernier, qui proposait des modifications corporelles invasives depuis 2021, a vu son activité se transformer en une série de pratiques illégales.
La procureure a déclaré que les interventions du prévenu, allant de la scarification à l'ablation de parties de l'oreille, comportaient des risques pour la santé, soulignant que ces actes, souvent promus sur les réseaux sociaux, ne relevaient pas du cadre légal. Le prévenu faisait la promotion de services tels que le « human branding », une méthode controversée qui consiste à marquer la peau au fer rouge.
Des produits non conformes
Les enquêteurs ont découvert un éventail de produits dangereux, tels que des encres périmées et des anesthésiques obtenus sans autorisation. Au cours de l'audience, il a été révélé que certaines de ces substances étaient acquises sur des plateformes étrangères, ce qui pose des questions sur leur sécurité et leur efficacité. Selon l'Ordre national des pharmaciens, cette situation est alarmante, car le prévenu fabriquait également des pommades anesthésiantes sans aucune déclaration à l'Agence régionale de santé (ARS).
Une victime grave
Une des victimes, qui a porté plainte, a évoqué une expérience traumatisante : après une intervention pour l'ablation d'une partie de son oreille, elle a dû être opérée en urgence au CHU d'Orléans en raison d'une hémorragie. L'affaire met ainsi en lumière les conséquences tragiques d'un exercice illégal de la médecine.
La défense du tatoueur a tenté de minimiser la gravité des accusations, arguant qu'il n'avait pas conscience de violer la loi. Malgré cela, le tribunal a relevé des violations répétées de la réglementation sanitaire. Le prévenu a été reconnu coupable de quatorze infractions différentes, incluant l'exercice non autorisé des professions médicales, et a été condamné à une peine de 24 mois de prison, dont 12 avec sursis, accompagnée d'une interdiction définitive d'exercer dans son domaine.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la réglementation des pratiques de tatouage et de piercing en France, alors que des experts appellent à un renforcement des lois pour mieux protéger les consommateurs. Comme le souligne faire part d'une étude de l'Le Monde, des mesures sont nécessaires pour encadrer ces pratiques de manière plus stricte, afin d'éviter que des situations semblables se reproduisent à l'avenir.







