Le 17 décembre, le Congrès brésilien a adopté une proposition de loi visant à réduire la peine de prison de l'ex-président Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans pour tentative de coup d'État, selon plusieurs sources, dont Le Monde. Cette mesure, soutenue par la majorité conservatrice, a été approuvée par le Sénat par 48 voix contre 25 et pourrait ramener sa peine à seulement deux ans et quatre mois.
La loi inclut également des dispositions pour accorder la liberté conditionnelle à de nombreux partisans de Bolsonaro, condamnés suite aux émeutes survenues le 8 janvier 2023 à Brasilia. L'approbation de ce texte par la Chambre des députés la semaine précédente avait déjà suscité d'importantes critiques et des manifestations mobilisant des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays.
Le président actuel, Luiz Inacio Lula da Silva, a la possibilité d'opposer son veto à cette loi, mais cette décision pourrait être annulée par le Congrès, comme l'indiquent plusieurs analystes politiques. "Ce n'est pas exactement ce qu'on souhaitait, mais c'est ce qui était possible dans ce contexte", a commenté le sénateur Flávio Bolsonaro, fils de l'ex-président, dans une vidéo récente.
Jair Bolsonaro, 70 ans, purgait sa condamnation depuis fin novembre au sein des locaux de la Police fédérale à Brasilia. D'après les estimations du Tribunal d’exécution des peines de la capitale, il pourrait finalement être incarcéré une durée d’environ huit ans avant d'envisager un éventuel aménagement de peine.
Les réactions à cette décision sont partagées. Les observateurs s'inquiètent des conséquences que pourrait avoir cette loi sur la stabilité politique et la perception de la justice au Brésil. Des experts soulignent que la décision du Congrès pourrait galvaniser les partisans de Jair Bolsonaro, tout en décrédibilisant davantage les institutions. La lutte pour l'intégrité du système judiciaire est plus urgente que jamais.







