Jeudi 18 décembre 2025, Bruxelles servira de point de ralliement pour des milliers d’agriculteurs venus de toute l’Europe. Environ 10 000 représentants du secteur agricole, notamment de la FNSEA française, convergeront vers la capitale belge. Cette mobilisation vise à exprimer leur rejet de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui met selon eux en péril l’avenir de l’agriculture locale.
Les agriculteurs craignent que l’accord facilite l’entrée sur le marché européen de produits sud-américains comme la viande bovine, le sucre et le soja, ce qui pourrait compromettre des filières entières en Europe. Hugues Falys, représentant du syndicat belge Fugea, a déclaré : « La confiance est absente concernant les mécanismes de contrôle des normes environnementales appliquées au Brésil et aux autres pays du Mercosur ».
Cette inquiétude est exacerbée par les réformes de la Politique Agricole Commune (PAC) de l'UE, qui pourraient entraîner une réduction de plus de 20 % du budget alloué à cette aide sur la période 2028-2034. La Fédération wallonne de l'agriculture (FWA) souligne qu'il est « inacceptable » que ces coupes budgétaires coïncident avec une volonté de ratifier un accord jugé désavantageux.
Les manifestations à Bruxelles coïncident avec un sommet des chefs d'État de l'UE, intensifiant la pression sur les décideurs politiques. Les syndicats, tels que le Copa-Cogeca, principal lobby agricole européen, participent avec des revendications claires pour un soutien renforcé à l'agriculture européenne. Par ailleurs, d'autres acteurs du secteur, comme la Confédération paysanne en France, dénoncent une « colère inédite dans les campagnes », exacerbée par des crises récentes telles que l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse affectant le cheptel bovin.
Il est évident que la question de l'accord Mercosur ne se limite pas à une simple problématique commerciale : elle touche les fondements mêmes de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire en Europe. Les agriculteurs, soutenus par des experts agronomes, affirment que ce type d'accord, s'ils ne sont pas régulés, peut conduire à une mise en concurrence déloyale et nuire à la qualité environnementale des produits.
Alors que la lutte pour une agriculture durable perdure, les agriculteurs espèrent que leur voix sera entendue par les dirigeants européens. En attendant, la mobilisation à Bruxelles reste un symbole fort de solidarité entre agriculteurs européens, unis face aux défis mondialisés qui menacent leur avenir.







