Le 22 décembre, des bulldozers israéliens ont démoli un immeuble abritant des familles palestiniennes dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, justifiant cette action par l'absence de permis de construire. Cette intervention, qui fait suite à une politique de démolition systématique, a suscité des réactions vives de la part des autorités palestiniennes, qui dénoncent une volonté d'expulser les habitants de la ville.
Tôt ce matin-là, la scène était chaotique. Trois bulldozers, entourés d'un important déploiement de forces de sécurité israéliennes, ont lentement rasé les façades de l'immeuble dans un nuage de poussière. Selon les témoignages recueillis par l'agence de presse AFP, près d'une centaine de Palestiniens, dont plusieurs femmes et enfants, y vivaient.
Eid Shawar, un résidant de 38 ans, a partagé son désarroi : "Nous avons été sommés de quitter les lieux. On nous a dit de prendre nos documents importants, mais aucun de nos meubles n'a pu être emporté. C'est une tragédie sans précédent pour nous," a-t-il déclaré, visiblement bouleversé.
Une démolition sans avertissement
Cette action de la municipalité israélienne s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes à Jérusalem-Est, une zone majoritairement palestinienne occupée par Israël depuis 1967. Les tensions ont encore augmenté depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, qui a conduit à des hostilités intensifiées dans la région.
La question de Jérusalem est hautement sensible, Israël la considérant comme sa capitale, tandis que les Palestiniens aspirent à la faire devenir celle de leur futur État. L'ONU, pour sa part, ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël, la qualifiant d'illégale.
Des ONG, telles qu'Ir Amim et Bimkom, ont dénoncé cette démolition, affirmant qu'elle a eu lieu sans préavis, alors même qu'une réunion était prévue pour discuter de possibles solutions pour régulariser la situation de l'immeuble. Dans leur communiqué, ces organisations ont souligné que cette démolition est la plus marquante de l'année, et que jusqu'à présent, près d'une centaine de familles ont perdu leur logement en 2025.
La municipalité de Jérusalem a justifié cette opération en affirmant que l'immeuble avait été bâti illégalement, sur un terrain prétendument destiné à des espaces récréatifs. Cependant, ces affirmations sont perçues par beaucoup comme des stratégies pour réduire la présence palestinienne à Jérusalem, renforçant ainsi une dynamique déjà tendue.
Ce fait a attiré l'attention sur les politiques israéliennes à Jérusalem-Est, qui continuent de susciter des critiques tant au niveau local qu'international, soulignant les défis du dialogue israélo-palestinien en cours.







