Au cœur de l'été austral, La Réunion respire un soupir de soulagement. Une récente étude de Santé Publique France annonce une probabilité très faible qu'une nouvelle épidémie de chikungunya touche l'île jusqu'en avril 2026. En grande partie, cette prévision optimiste repose sur l'immunité généralisée des habitants, acquise lors de la dernière épidémie qui a sévi au début de l'année 2025.
D'après les données recueillies, près de 66% de la population a été exposée au virus, accumulant une immunité significative. Cela inclut près de 195 800 consultations pour cette maladie, qui provoque des douleurs articulaires invalidantes et une extrême fatigue. Pour mettre cela en perspective, il a été enregistré un nombre alarmant de 54 250 cas confirmés, mais il est essentiel de noter que ce chiffre est loin de refléter la réalité complète, car beaucoup de malades n'ont pas cherché de soins médicaux.
Le délégué régional de Santé Publique France, Fabian Thouillot, met en avant cette impressionnante couverture immunitaire, qualifiant ce taux de séroprévalence de "dans la fourchette haute". Cela soulage non seulement les habitants, mais aussi les autorités sanitaires qui restent vigilantes. Toutefois, Thouillot insiste sur le fait qu'il ne faut pas baisser la garde : "Il est impossible d’exclure une recrudescence saisonnière, avec des foyers localisés et des cas sporadiques," explique-t-il. Actuellement, entre un et trois cas sont enregistrés par semaine sur l'île.
Alors que les taux de séroprévalence varient selon les zones, des disparités notables existent : l'ouest affiche un taux de 74,3%, tandis que le nord est à 58,1%. Ce tableau brosse un portrait diversifié de la résilience de la population face à cette maladie transmise par le moustique tigre.
Les experts restent attentifs aux données futures. En effet, une étude complémentaire prévue pour 2026 permettra de mesurer non seulement l'impact immédiat de la dernière épidémie, mais aussi les conséquences à long terme, notamment les cas de douleurs chroniques qui affectent environ 5% des patients.
Pour conclure, bien que La Réunion semble, pour l'instant, épargnée d'un nouvel affrontement avec le chikungunya, la vigilance reste de mise. Les autorités sanitaires et la population sont averties : le virus est toujours présent, et la lutte contre le moustique tigre doit se poursuivre.







