Kuala Lumpur (AFP) – Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) se réunissent ce lundi pour tenter de mettre un terme aux hostilités qui opposent la Thaïlande et le Cambodge. Cette initiative fait suite à un regain de violence aux frontières, ayant causé la mort d'au moins 41 personnes depuis décembre dernier, selon les bilans officiels.
Les combats se déroulent autour d'un territoire disputé, une source de tensions historiques depuis l'époque coloniale française. Plus de 900 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers, un chiffre alarmant, alors que les gouvernements des deux pays échangent des accusations de provocations.
Le ministre malaisien des Affaires étrangères, Mohamad Hasan, a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu durable, rappelant que la situation actuelle pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les populations. "Notre devoir est de présenter les faits, mais aussi d'insister sur la nécessité de maintenir la paix", a-t-il déclaré récemment.
La porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Maratee Nalita Andamo, a décrit cette rencontre comme une "occasion importante" pour désamorcer les tensions. Elle a noté que la Thaïlande conditionnait sa participation à un cessez-le-feu déclaré par le Cambodge et à une coopération pour le déminage de la région frontalière.
Les paroles de Mohamad Hasan et de Maratee reflètent un consensus croissant parmi les acteurs régionaux, mais des défis demeurent. Le gouvernement thaïlandais a déclaré que la trêve nécessiterait une évaluation précise de la situation sur le terrain, ce qui pourrait compliquer les négociations.
De son côté, le Cambodge a affirmé son engagement à résoudre le conflit par le dialogue et la diplomatie. En effet, l’établissement de la paix dans cette région est crucial pour la stabilité de l'Asie du Sud-Est. Le président américain Donald Trump avait affirmé en octobre dernier avoir permis de conclure un cessez-le-feu, mais celui-ci avait rapidement été suspendu à la suite de nouvelles tensions.
La communauté internationale, comprenant des acteurs comme les États-Unis, la Chine et l'Union européenne, a également appelé à un apaisement des hostilités. Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, espère qu’un accord de paix pourra être trouvé rapidement alors que les efforts de médiation se multiplient.
Le conflit trouve ses racines dans un long différend territorial sur une frontière de 800 kilomètres où se situent des vestiges de l'Empire khmer, des sites qui portent également une grande valeur culturelle. Les enjeux sont donc multiples, non seulement pour les nations impliquées, mais aussi pour la sécurité régionale dans son ensemble. Ce lundi, l'Asean pourrait jouer un rôle clé pour apaiser les tensions.







