Israël a officialisé, vendredi dernier, la reconnaissance du Somaliland, une république autoproclamée qui s'est séparée de la Somalie en 1991. Cette décision a entraîné un déferlement de critiques provenant de plusieurs organisations internationales, dont l'Union africaine et l'Union européenne, qui soulignent l'importance de respecter la souveraineté de la Somalie, un pays en proie à des conflits armés et à la menace terroriste.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a vigoureusement défendu cette décision, affirmant sur les réseaux sociaux : «Personne ne déterminera pour Israël qui il peut reconnaître sur la scène internationale». Saar a également contesté l'hypocrisie de certains pays qui établissent des relations diplomatiques avec un État palestinien non reconnu, tout en critiquant Israël pour sa démarche envers le Somaliland.
De leur côté, les États-Unis ont exprimé un soutien mesuré à Israël, bien que le président Donald Trump ait publiquement exclu toute reconnaissance équivalente dans un avenir proche. Tammy Bruce, ambassadrice adjointe des États-Unis aux Nations unies, a souligné lors d'une réunion d'urgence : «Alors que certains pays reconnaissent un État palestinien, ils ne se préoccupent guère des violations de souveraineté que cela implique». Cette déclaration a été accueillie avec scepticisme par plusieurs observateurs, qui soulignent la complexité des régimes de reconnaissance internationale.
Des manifestations massives ont eu lieu en Somalie, y compris dans la capitale Mogadiscio, où des milliers de personnes ont exprimé leur colère, brandissant des drapeaux somaliens et palestiniens. Le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, a qualifié cette reconnaissance israélienne de «violation flagrante de la souveraineté du pays» et a prévenu que cela constituerait une «menace pour la sécurité nationale et pour la stabilité régionale».
Un imam local a rétorqué, lors d'une manifestation au stade de Mogadiscio : «Nous sommes un peuple uni, indépendamment de notre origine. Nous rejetons toute forme d'engagement avec ceux qui ont du sang sur les mains». Ces déclarations illustrent l'unité croissante face à la perception d'agression extérieure.
La profondeur des tensions se manifeste également à travers des manifestations qui ont eu lieu dans d'autres villes somaliennes, comme Lascanod et Baidoa. Un étudiant à Baidoa a déclaré : «Nous demandons au Premier ministre israélien de revenir sur sa décision, qui ne sert qu'à exacerber les tensions». Les rassemblements à Mogadiscio ont également été suivis par des célébrations dans le Somaliland, où certains voient cette reconnaissance comme un pas vers une plus grande légitimité.
Selon un analyste en relations internationales, cette situation met en lumière les dynamiques complexes que l'on retrouve dans la reconnaissance des États au 21ème siècle. «La reconnaissance d'un État est souvent une affaire de politique interne et d'équilibres géopolitiques, plus que de souveraineté unique», a-t-il expliqué. En somme, les alliances et les oppositions sur la scène internationale continuent de redéfinir les contours de la reconnaissance d'États, à l'ère où la politique oscille entre nécessité et légitimité.







