Un nouvel épisode tragique des tensions croissantes entre l'Afghanistan et le Pakistan a eu lieu cette semaine, avec le bilan de quatre civils décédés lors d'échanges de tirs dans la région frontalière. Ces incidents, survenus durant la nuit de vendredi à samedi, sont le dernier signe d'une escalade de violence qui dure depuis plusieurs mois.
Selon le gouverneur de Spin Boldak, en Afghanistan, Abdul Karim Jahad, la violence a éclaté lorsque des tirs ont été échangés entre les forces afghanes et pakistanaises. Les autorités des deux pays se rejettent mutuellement la responsabilité de l'attaque. « La partie pakistanaise a commencé à tirer sur des régions afghanes, les forces talibanes ont alors été contraintes de riposter », a déclaré Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, sur les réseaux sociaux.
De l'autre côté de la frontière, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi, a soutenu que les forces afghanes étaient à l'origine des tirs. Cette situation tendue, amplifiée par l'utilisation d'artillerie légère et lourde de part et d'autre, a provoqué des craintes parmi les civils. D'après des sources sur le terrain, des échanges de tirs ont duré environ deux heures, semant la panique dans la population locale.
Les relations entre les deux pays se sont détériorées au fil des mois, marquées par des tensions qui ont résulté dans des affrontements armés ayant causé la mort d'environ 70 personnes mi-octobre. Cette escalade a conduit à la fermeture de la frontière depuis le 12 octobre, mettant un frein aux échanges commerciaux habituels entre les deux nations.
Malgré une trêve établie, des incidents continuent de se produire. La dernière escalade a été précédée par des accusations réciproques, le gouvernement afghan ayant notamment imputé des frappes à des zones civiles à son encontre, des allégations que le Pakistan a fermement démenties. Ces événements surviennent dans un contexte où l'Inde, traditionnellement considérée comme l'ennemi du Pakistan, renforce ses liens avec le régime taliban à Kaboul.
Le climat de méfiance persistant et les désaccords sur des questions de sécurité suggèrent que ce cycle de violence pourrait se poursuivre sans résolution rapide. Les experts s'inquiètent de l'impact que ces tensions pourraient avoir sur la stabilité régionale, mentionnant la nécessité d'un dialogue constructif pour éviter une crise humanitaire imminente. Comme l'indique un analyste de l'institut de recherche stratégique, « il est impératif que les deux nations s'engagent dans des pourparlers sérieux pour désamorcer la situation avant qu'elle ne dégénère davantage ».







