Les sanctions américaines touchent cinq personnalités européennes, dont Thierry Breton, ancien commissaire européen et architecte central du Digital Services Act, qui se voit désormais interdit d'entrer sur le sol américain. Ce développement suscite un vif débat, que Breton qualifie de "vent de maccarthysme".
Dans un message sur X, il souligne la légitimité démocratique du cadre européen : "90 % du Parlement européen, élu au suffrage universel, ainsi que les 27 États membres, ont approuvé le DSA à l'unanimité". Breton adresse également un message fort à Washington : "La censure n’est pas celle que vous imaginez".
Les sanctions, justifiées par le département d'État américain comme une lutte contre la "censure extraterritoriale", trouvent leur origine dans les efforts de certains politiques américains, comme Marco Rubio, déclarant que les européens tenteraient d'imposer des normes qui nuiraient aux opinions américaines. "L’administration Trump réagit contre ces actes de censure", explique Rubio, pointant d’un doigt accusateur ce qu'il appelle un "complexe industriel mondial de la censure".
À Paris, la réponse a été immédiate. Jean-Noël Barrot, ministre français délégué au numérique, a défendu l’autonomie des peuples européens : "Nous ne pouvons pas laisser d’autres pays dicter les règles qui s’appliquent à notre espace numérique". En plus de Thierry Breton, les personnes sanctionnées comprennent Imran Ahmed, Clare Melford, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, tous actifs dans la lutte contre la désinformation en ligne.
Ce conflit ne se limite pas aux individus, mais traduit une opposition plus vaste entre les États-Unis, défendant une certaine liberté d’expression, et l’Europe, qui impose des régulations pour garantir un environnement numérique sécurisé. Thierry Breton est désormais au cœur de cette lutte, illustrant les tensions croissantes qui émergent sur la scène internationale concernant la régulation numérique.
Il est clair que cette sanction est perçue non seulement comme une attaque personnelle mais aussi comme une tentative de diminuer l'influence européenne dans le paysage numérique mondial. Alors que les attentes de Bruxelles par rapport à la régulation numérique se heurtent à la résistance de Washington, il est crucial de rester attentif à l'évolution de cette situation, qui pourrait redéfinir les relations transatlantiques.







