Lors d'une récente déclaration, Donald Trump a une fois de plus affirmé que les États-Unis avaient "besoin du Groenland" pour renforcer leur sécurité nationale face aux menaces perçues de la Chine et de la Russie. Ces propos, tenus à Palm Beach, en Floride, aux côtés de son ministre de la Défense, ont suscité une réaction immédiate et ferme de la part des responsables danois et groenlandais.
En effet, les autorités du Groenland, dirigées par le Premier ministre Jens-Frederik Nielsen, et la Première ministre danoise Mette Frederiksen, ont insisté sur le fait que la souveraineté du Groenland était indiscutable. "Les frontières nationales et la souveraineté des États sont fondées sur le droit international", ont-ils affirmé, tout en rappelant que l'intégrité territoriale devait être respectée. Cette réaction a été amplifiée par une déclaration conjointe de l'Union européenne, qui a exprimé sa solidarité avec Copenhague.
Le Danemark a, par ailleurs, convoqué son ambassadeur en vue de faire connaître son mécontentement face aux déclarations américaines. Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, a martelé que "une ligne rouge" avait été tracée, indiquant clairement que le Groenland n’était pas à vendre. Emmanuel Macron a également exprimé son soutien en affirmant que "le Groenland appartient à son peuple" lors d’une conférence en juin dernier, soulignant le rôle de garant du Danemark dans cette relation.
La population groenlandaise, qui compte environ 57 000 habitants, a d'ailleurs montré par le passé qu'elle était largement opposée à une future intégration avec les États-Unis. Un sondage réalisé par le quotidien Sermitsiaq indiquait qu’en janvier dernier, près de 85 % des Groenlandais ne souhaitaient pas devenir américains.
Cette situation met en lumière les tensions persistantes dans l’Arctique, une région stratégique où les intérêts géopolitiques sont de plus en plus exacerbés. Des experts comme François Gervais, chercheur en géopolitique à l'Institut de relations internationales, soulignent que ces tensions pourraient avoir des répercussions durables sur les relations transatlantiques.
