Dans un contexte agricole difficile, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a exprimé son inquiétude face à une « guerre agricole » imminente lors de son discours au marché de Rungis, qui est le premier marché international de produits frais. Elle a incité l'ensemble de la chaîne alimentaire à agir pour redresser une situation préoccupante.
« La guerre agricole menace chaque jour un peu plus », a-t-elle insisté, évoquant l'impact des crises mondiales, notamment la guerre en Ukraine et les tensions commerciales entre puissances mondiales telles que les États-Unis et la Chine. La ministre a souligné que l'Union européenne peine à investir comme ses homologues, passant d'une politique agricole compétitive à un recul inquiétant de 19 % des financements par habitant. Elle a appelé à un « grand réveil alimentaire » urgent pour contrer les effets de cette tendance.
Des conférences sont programmées sur plusieurs mois pour établir une stratégie à long terme, lesquelles visent à redéfinir la souveraineté alimentaire française. En effet, certains experts de l'agriculture, comme Jean-Pierre Montal, président d’une fédération régionale, croient que ces décisions pourraient redéfinir le paysage agricole français. L'idée serait de réduire la dépendance aux importations en favorisant la production locale et durable.
Toutefois, les syndicats agricoles restent sceptiques. La FNSEA, le principal syndicat d’agriculteurs en France, a boudé l'événement, le qualifiant de communication plutôt que d'un acte politique significatif. Le secrétaire général de la FNSEA a souligné l'importance de trouver des solutions concrètes pour assurer des revenus stables aux exploitations agricoles.
Annie Genevard a également ouvert la porte à des mesures plus restrictives concernant les importations, en promettant d’interdire celles contenant des substances prohibées en Europe. Elle a également plaidé pour un fonds souverain agricole, destiné à soutenir la transition vers des pratiques agricoles plus responsables et durables.
La colère gronde dans les campagnes, notamment contre la politique d’abattage des bovins touchés par la dermatose. La ministre a promis une défense ardente des intérêts français dans les négociations internationales, notamment contre des accords jugés nuisibles comme le Mercosur.
Les attentes sont donc élevées vis-à-vis de ces conférences, qui sont vues comme une opportunité de changer la dynamique actuelle de l'agriculture française. La détermination d'Anne Genevard pourrait jouer un rôle crucial dans cette transition nécessaire vers une agriculture plus résiliente et autonome.
En somme, cette situation complexe pose la question cruciale : la France doit-elle interdire l'importation de denrées déjà produites sur son sol pour protéger ses agriculteurs ? Les réponses à cette question pourraient redéfinir notre paysage alimentaire et agricole pour les années à venir.







