Alors que le vote sur le budget de la Sécurité sociale se profile à l'Assemblée nationale, le gouvernement fait face à des enjeux décisifs. Pour séduire les députés écologistes, il pourrait proposer une hausse substantielle des dépenses de santé, une démarche jugée essentielle pour apaiser les tensions autour des réformes actuelles.
Ces derniers temps, les écologistes ont exprimé le souhait de ne pas se contenter d'être simples observateurs lors des discussions entre l'exécutif et d'autres partis comme le parti socialiste. Le gouvernement a déjà multiplié les concessions, notamment en suspendant la réforme des retraites et en autorisant une augmentation de la CSG sur certains revenus du capital.
Ce mardi, les débats se concentreront particulièrement sur l'Objectif national de dépenses d'Assurance-maladie (Ondam), un mécanisme crucial qui détermine chaque année le plafond des dépenses de santé. Ce plafond, traditionnellement fixé à 3% d'augmentation, pourrait ne pas répondre aux attentes des écologistes, qui jugent la hausse de 2% proposée comme insuffisante.
Sans une augmentation significative de l'Ondam, les écologistes envisagent de voter contre le budget, ce qui compliquerait sérieusement son adoption. Selon des sources proches du dossier, un amendement augmentant l'Ondam à 3% pour 2026 a été envisagé, prévoyant 2,5 milliards d'euros pour les soins de ville et 100 millions pour l'hôpital. Cependant, cet amendement a été retiré récemment suite à des objections de la part des Républicains et d'Horizons, qui ont menacé de s'opposer au budget.
La diplomatie politique de Sébastien Lecornu est mise à l'épreuve. Son objectif est de maintenir le soutien des 70 députés de droite, tout en convainquant les 38 députés écologistes d’adopter une position modérée. Lors du dernier vote sur la partie recettes du PLFSS, le groupe écologiste avait voté contre, ce qui soulève des incertitudes quant à l’avenir de la partie dépenses.
Le défi est de taille pour le gouvernement qui doit jongler avec des alliances fragiles. Alors que la crise de l'hôpital public s'intensifie, l'importance de cette négociation pourrait s'avérer cruciale pour le maintien de services de santé de qualité en France. Dans un climat politique tendu, chaque arrêt sur image pourrait marquer un tournant significatif dans la gestion de la santé publique.







