Le 8 décembre, l’assemblée de la Nouvelle-Calédonie s’est réunie pour voter une consultation préliminaire sur l'accord de Bougival, récemment élaboré. Malgré un avis favorable de 19 voix pour, 14 contre et 19 abstentions, le consensus tant espéré semble s'éloigner, témoignant d'une forte division au sein du Congrès.
Le projet d'accord, signé au mois de juillet, vise à redéfinir le avenir institutionnel de l'archipel, en proposant des changements majeurs comme l’établissement d’un État de Nouvelle-Calédonie et une nationalité calédonienne. La route vers l'accord a été semée d'embûches, comprenant trois consultations d'autodétermination qui ont confirmé le désir de nombreux Calédoniens de rester dans la République française, mais des tensions persistent, en particulier avec les indépendantistes du FLNKS.
Milakulo Tukumuli, membre du parti Éveil océanien, a exprimé son scepticisme quant à la capacité du gouvernement à agir après un vote aussi divisé, pointant du doigt un climat de désarroi palpable parmi la population calédonienne. « Le Parlement ou le gouvernement ne peuvent rien faire avec ce vote », a-t-il indiqué.
Les élus pro-français, tels que ceux du Rassemblement-LR et des Loyalistes, assurent que ce projet de loi a pour but de rassurer les parlementaires sur la nécessité d'une consultation populaire, indispensable pour modifier la Constitution. Cela ne sera cependant pas une tâche simple, étant donné la configuration actuelle du Parlement français, qui nécessite une majorité des 3/5.
Côté indépendantiste, l'UC-FLNKS considère que l'État cherche à utiliser les voix populaires comme un moyen de pression pour influencer le Sénat. Dans le même temps, les élus pro-Kanaky souhaitent apporter des ajustements au texte, notamment concernant le transfert des compétences, ce qui aggrave les tensions avec leurs homologues loyalistes.
La situation est d'autant plus troublante que les élections provinciales ont été reportées jusqu'en juin 2026. Des doutes subsistent également sur la faisabilité de la consultation sur l'accord, qui pourrait coïncider avec les élections municipales prévues. Florentin Dedane, le président de l'association des maires de Nouvelle-Calédonie, a déclaré avoir contacté l'État concernant les complications logistiques que cela engendrerait.
Les défis financiers sont importants ; le Premier ministre Sébastien Lecornu a récemment promis un soutien budgétaire significatif à la Nouvelle-Calédonie. Cependant, cette promesse est perçue par certains politiciens comme un « chantage » visant à influencer l'opinion des élus.
À Paris, les discussions se poursuivent dans l'attente d'un retour sur les enjeux soulevés par le vote, le député pro-français Nicolas Metzdorf anticipant une nouvelle série de pourparlers sur l'accord de Bougival. Comme l'indique France Info, la nécessité d'établir un consensus reste cruciale pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.







