Lors d'une rencontre à Londres, les dirigeants européens ont exprimé leur solidarité avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tout en émettant des réserves sur certains aspects des propositions américaines concernant la fin du conflit en Ukraine.
Réunis durant près de deux heures, le président français, le chancelier allemand et le premier ministre britannique ont réagi aux récentes déclarations de Donald Trump qui avait reproché à Zelensky de "ne pas avoir lu" les suggestions mises sur la table par les États-Unis. Le contenu de ces propositions reste cependant entouré de mystère.
Au début de la réunion, Friedrich Merz, le chancelier allemand, a exprimé son "scepticisme" concernant certains éléments des documents américains, sans toutefois préciser de quels points il s'agissait. Emmanuel Macron a également mis l'accent sur l'importance d'une approche unie entre l'Europe, l'Ukraine et les États-Unis, affirmant : "C'est crucial de prendre des décisions majeures ensemble."
Zelensky, après cette réunion, s'est rendu à Bruxelles pour discuter avec des responsables de l'OTAN et de l'UE, en soulignant qu'il valait mieux "ne pas mettre la pression" sur lui pour accepter des propositions qui pourraient ne pas correspondre aux intérêts ukrainiens, comme l'a indiqué le leader britannique Keir Starmer. Pour lui, l'objectif primordial reste d'atteindre un cessez-le-feu juste et durable.
Une source proche des négociations a révélé à l'AFP que la question des frontières reste l'un des principaux obstacles à un accord, la Russie revendiquant la totalité du Donbass, une demande que Kiev refuse catégoriquement.
Lors de cette réunion, il a également été question de l'utilisation des avoirs russes gelés en Europe, une solution envisagée pour financer l'Ukraine. Un officiel britannique a exprimé l'espoir de voir une avancée sur ce sujet lors du sommet de l'UE prévu les 18 et 19 décembre.
En parallèle, la cheffe de la diplomatie britannique, Yvette Cooper, se rendra à Washington pour rencontrer son homologue américain, renforçant ainsi les relations entre alliés sur la question ukrainienne. Zelenksy avait auparavant décrit sa conversation avec des émissaires américains comme étant "constructive", en dépit des critiques de Trump qui, lors d'un gala à Washington, a exprimé sa déception que le président ukrainien n'ait pas encore pris connaissance des propositions américaines.
Nous voyons ainsi comment cette dynamique entre les différents acteurs internationaux oblige les Européens à affirmer leur position tout en cherchant à maintenir une unité face aux défis posés par la Russie. Selon des experts, il est crucial pour l'Ukraine de conserver le soutien européen tout en naviguant entre les propositions américaines qui, selon certains, pourraient ne pas servir au mieux ses intérêts (Le Monde, 2023).







