Des scènes de tension ont éclaté jeudi à Bruxelles, alors que des milliers d'agriculteurs européens ont exprimé leur mécontentement face à l'accord commercial avec le Mercosur. Les manifestations se sont intensifiées, avec des pneus en flammes et des projectiles lancés aux forces de l'ordre, qui ont répondu par des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, la situation est devenue particulièrement tendue devant le Parlement européen.
La police bruxelloise a estimé à 7,300 le nombre de manifestants participant à une marche autorisée qui a traversé la capitale belge, soutenue par une cinquantaine de tracteurs. Malgré quelques épisodes de violence, la majorité des participants a défilé pacifiquement, mais les tensions ont rapidement monté avec des actes de vandalisme, comme le bris de vitres d'un bâtiment parlementaire, comme le rapportent nos collègues de France 24.
Les agriculteurs, sous la bannière de plusieurs syndicats, craignent que cet accord n'entraîne une concurrence déloyale. Florence Pellissier, une agricultrice de Seine-et-Marne, a souligné que les produits importés du Mercosur ne respectent pas les mêmes normes qu’en Europe, mettant ainsi en péril l'agriculture locale. 'Nous avons l'impression d'être confrontés à une concurrence déloyale, surtout quand on sait que ces produits sont souvent traités différemment', a-t-elle affirmé.
Un autre manifestant, Maxime Mabille, un producteur laitier belge, a également critiqué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qu'il accuse d'imposer un accord contre la volonté de nombreux États membres. 'On est là pour dire non au Mercosur', a-t-il déclaré, alors que les agriculteurs attendent une discussion sur leurs préoccupations.
La Commission européenne, accueillant des pressions croissantes pour avancer avec cet accord, insiste sur les bénéfices potentiels de l’accroissement des exportations européennes vers l’Amérique latine. Cependant, des pays comme la France, la Pologne et, plus récemment, l'Italie, demandent un report, inquiet des conditions inéquitables sur lesquelles repose cet accord. Le président français Emmanuel Macron a déclaré : 'Nous ne sommes pas prêts, le compte n'y est pas pour signer cet accord.'
En effet, cet accord pose des enjeux cruciaux pour les producteurs européens, qui craignent de perdre des parts de marché au profit de viandes, de sucreries et d'autres produits issus de l'agriculture sud-américaine, souvent accusée de ne pas respecter les normes environnementales en vigueur en Europe. Des commentateurs, y compris le réseau Euractiv, soulignent que cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la filière agricole européenne.
Alors que les agriculteurs se mobilisent pour faire entendre leur voix, la situation reste confuse et tendue. Alors que l'exécutif européen ambitionne de promouvoir cet accord, les inquiétudes sur la durabilité de l'agriculture locale continuent de croître, et le débat autour de la Politique agricole commune (PAC) ne fait qu'accentuer les tensions existantes.







