Un ras-le-bol qui se propage
Depuis la nuit du 18 décembre 2025, le péage d'Amboise-Château-Renault à Autrèche est le théâtre d'un important blocage orchestré par des agriculteurs en détresse. Environ une quinzaine de fermiers, soutenus par d'autres en rotation, exigent une prise en compte sérieuse de leurs préoccupations face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et à l'accord commercial avec les pays du Mercosur. Ce rassemblement illustre un mécontentement agricole qui dépasse les frontières locales, atteignant une dimension nationale.
Des conditions jugées déraisonnables
Les manifestants dénoncent l'abattage systématique des animaux touchés par la DNC, une décision qu'ils jugent brutale et déconnectée de la réalité du terrain. Un jeune agriculteur, actif dans les grandes cultures, déclare : « Nous pourrions adopter d'autres solutions comme la quarantaine ou la vaccination, mais ces alternatives ne sont pas envisagées. » Selon les agriculteurs, cela représente une atteinte à leur travail et à leur dignité.
Le poids de l'accord Mercosur
Mais la colère ne se limite pas à la DNC. L’accord signé entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur est perçu comme une menace supplémentaire. Un maraîcher exprime son inquiétude face à une concurrence déloyale qui met en péril leurs exploitations déjà fragilisées par des pratiques jugées injustes et des normes de production strictes. L'effet cumulé de ces facteurs laisse les agriculteurs dans une impasse économique difficile à gérer.
Une mobilisation qui se renforce
Au fil de la journée, l'ambiance reste tendue mais sans incidents majeurs. Des actions complémentaires sont déjà prévues, notamment un blocage au péage de Parçay-Meslay. Le sujet des contrôles renforcés autour de la DNC et des nouvelles évolutions de l'accord Mercosur suscitent l'inquiétude au sein de la profession, comme l’indique un communiqué de la préfecture d’Indre-et-Loire, précisant que des mesures strictes continuent d’être mises en place pour préserver la santé animale.
Ce mouvement de colère est un appel à l'État pour qu'il envisage des solutions plus humaines et viables pour le monde agricole. Comme le souligne un expert en sociologie rurale de l'Université de Tours, « la gronde des agriculteurs révèle une profonde déconnexion entre les décisions politiques et les réalités du terrain. » Les acteurs du secteur agricole sont donc appelés à se mobiliser davantage pour assurer l’avenir de leurs exploitations et de la production locale. Cette mobilisation, qui semble prendre de l'ampleur, pourrait bien décider des orientations à venir pour la politique agricole française.







