Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a récemment averti, lors de son passage sur France Inter, que le projet de loi de finances actuel ne répond pas aux besoins budgétaires du pays. Selon lui, ce budget fait des choix discutables, favorisant les seniors au détriment des jeunes générations, une situation qu'il estime préoccupante pour l’avenir économique de la France.
Évoquant la possibilité d'une « loi spéciale » en cas de rejet par le parlement, il a souligné que cela pourrait générer un déficit beaucoup plus important que prévu, aggravant ainsi la situation financière du pays. « Il faut un budget solide qui ne fasse pas que transférer des dettes aux générations futures », a-t-il affirmé.
Il a également noté que certains pays voisins ont heurté à des décisions plus rigoureuses, mentionnant que de telles mesures avaient été appliquées en France entre 2014 et 2016, sans que cela ne porte préjudice au système social. « La indexation des retraites, même pour les plus aisés, pose question », a-t-il commenté.
Pour Villeroy de Galhau, la France a déjà un défi budgétaire majeur, avec un déficit prévu à 5,4 % du PIB d'ici 2025. Ce déficit, insiste-t-il, doit être réduit à 3 % dans les quatre ans pour garantir une stabilité économique. À l'heure où la dette publique frôle des niveaux alarmants, atteignant 117,4 % du PIB, il est impératif de redresser les comptes.
« Au-delà de 5 %, la France court un grand danger », a-t-il averti, appelant à un examen minutieux des dépenses publiques qui dépassent de 9 points celles des pays voisins. Des experts économiques partagent cette vision, soulignant qu'un déséquilibre budgétaire prolongé pourrait conduire à des mesures d’austérité sévères à l'avenir.
« Nous avons une responsabilité collective de ne pas laisser un héritage de dettes à nos enfants », a-t-il conclu, incitant ainsi à une réflexion critique sur notre modèle économique, tout en lui donnant un tournant urgent.







