Selon des informations révélées par le Wall Street Journal, l'administration Trump élabore un plan innovant pour l'Ukraine qui pourrait bouleverser les relations occidentales avec Moscou. Ce projet, qualifié de « Yalta économique », vise à établir un échange entre une intégration économique de la Russie et la promesse d'un cessez-le-feu.
Au cœur de cette démarche se trouvent environ 200 milliards de dollars d'actifs de la banque centrale russe, actuellement gelés en Europe. Washington propose que des firmes d'investissement américaines accèdent à ces fonds pour financer la reconstruction de l'Ukraine. Les autorités américaines estiment que ce capital pourrait atteindre jusqu'à 800 milliards de dollars d'investissements, apportant des rendements attractifs, notamment en promettant 50 % des profits d'une mise initiale de 100 milliards.
Cependant, cette vision suscite de vives inquiétudes en Europe, où les gouvernements estiment que le plan pourrait permettre à la Russie de récupérer un souffle économique, contrecarrant les efforts pour son isolement. Les capitales européennes s'opposent à la proposition de Trump, privilégiant l'idée d'utiliser les fonds gelés pour aider l'Ukraine à maintenir son effort de guerre et à financer ses opérations gouvernementales. Ainsi, elles craignent que cette initiative ne renforce Moscou militairement.
Les contacts qui ont conduit à cette proposition américaine se sont tenus en dehors des voies diplomatiques traditionnelles, impliquant des personnalités influentes telles que Steve Witkoff et Jared Kushner. De plus, Kirill Dmitriev, responsable du fonds souverain russe, a plaidé pour une vision de la Russie comme un partenaire économique plutôt qu'une menace. Au cours de discussions informelles, l'idée de collaborations entre les secteurs spatiaux des États-Unis et de la Russie a même été envisagée, illustrant une volonté de réconcilier des points de vue divergents.
Alors que les plans américains sont en cours, des entrepreneurs proches de l'administration envisagent déjà des investissements potentiels en Russie, notamment dans des projets d'extraction énergétique. Des entreprises comme Exxon Mobil explorent des possibilités de réengagement, ce qui pourrait redéfinir les dynamiques économiques européennes. L’avenir économique du continent semble donc s’inscrire dans un conflit entre stratégies de soutien militaire et d'interdépendance économique.
Comme l’a noté le chancelier allemand Friedrich Merz, ce projet soulève de nombreux scepticismes, tandis que le Premier ministre polonais Donald Tusk rappelle que cette initiative n'évoque pas réellement la paix, mais plutôt le profit. À l'heure où les tensions restent vives et les enjeux géopolitiques cruciaux, le monde observe attentivement ces développements, tandis que l'équilibre entre soutien à l'Ukraine et rapprochement avec la Russie s'annonce plus précaire que jamais.







