Le lundi 15 décembre, Annie Genevard, la ministre de l'agriculture, a soulevé une question brûlante : la possibilité d'une suspension de l'abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse. Cette maladie, source de profondes inquiétudes dans le milieu agricole, fait l'objet de débats houleux et de tensions croissantes.
Lors d'une interview sur France 2, la ministre a affirmé : « La discussion est ouverte sur ce point, et je ne veux pas vous donner de réponse catégorique aujourd’hui. Ce temps de dialogue est indispensable et doit inclure les acteurs du secteur ». Les éleveurs s'inquiètent des conséquences de la politique actuelle, qui prévoit l'abattage de toutes les bêtes des élevages infectés, des restrictions sur le mouvement des animaux et une « vaccination d’urgence » dans un rayon de 50 km. Cette approche, inspirée des pratiques adoptées à l'étranger selon Genevard, se fonde sur trois axes : dépeuplement, vaccination et restrictions de mouvements.
Toutefois, la réponse des agriculteurs et des syndicats, notamment la Coordination rurale et la Confédération paysanne, est claire : ce protocole est jugé excessif et mal adapté. Les manifestations se multiplient, en particulier dans le Sud-Ouest. « Nous devons trouver ensemble la meilleure façon de lutter contre cette maladie, mais les éleveurs ressentent une grande angoisse face à la menace du virus », a ajouté la ministre, soulignant l'importance de rester vigilant tout en respectant les consignes sanitaires.
Selon le ministère de l'agriculture, 111 cas de dermatose nodulaire contagieuse ont été rapportés en France entre le 29 juin et le 13 décembre 2025. Genevard a promis de se rendre à Toulouse pour discuter directement avec les éleveurs et lancer une opération de vaccination. « Notre ennemi est le virus », a-t-elle conclu, appelant à l'unité dans l'effort collectif contre la maladie.
Les enjeux sont considérables, tant pour la santé animale que pour l'économie des exploitations. Une réévaluation de la stratégie actuelle pourrait non seulement calmer les tensions, mais également offrir une meilleure approche face à cette crise sanitaire.







