Le 15 décembre 2025, le Sénat a adopté le projet de loi de finances pour l'État de l'année 2026, avec un score de 187 voix contre 109. Ce texte remanié sera présenté à une commission mixte paritaire (CMP), où parlementaires de l'Assemblée et du Sénat s'efforceront de parvenir à un compromis.
Après plus de trois semaines de débats, ce projet a été largement amendé par la majorité sénatoriale, composée d'une alliance entre la droite et les centristes. L’Assemblée nationale, n'ayant pas réussi à s'accorder précédemment, verra ses discussions se focaliser sur cette version remaniée qui servira de base aux pourparlers en CMP, prévue pour vendredi.
S'il n'y a pas d'accord, les débats budgétaires pourraient s'étendre jusqu'en janvier, nécessitant potentiellement des lois spéciales pour assurer la continuité de l'État. Cette situation complexe met la pression sur le chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, qui a promis une nouvelle approche pour adopter les budgets sans recourir à l'article 49.3, malgré l'absence de majorité à l’Assemblée.
Dans un autre registre, le budget de la Sécurité sociale a été approuvé à l’Assemblée nationale, mais un dernier vote est prévu pour mardi. Ce budget présente de nombreuses concessions à la gauche, ajoutant aux défis déjà présents pour le budget de l'État.
Quel avenir pour le budget 2026 ?
La commission mixte paritaire a pour mission d'atteindre l'objectif ambitieux de réduire le déficit public à moins de 5% du PIB d'ici 2026. Actuellement, le montant estimé est de 5,3%, légèrement réduit par rapport aux 5,4% de 2025. Des ajustements doivent être faits en tenant compte des compromis sur le budget de la Sécurité sociale, qui affecte le budget étatique.
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a insisté sur l'urgence d’un consensus, appelant les députés et sénateurs à s'entendre, tout en soulignant que « le budget est une urgence ». Christine Lavarde, sénatrice Les Républicains, a exprimé des réserves face à une CMP susceptible d'accroître la pression fiscale.
Les tensions politiques se font sentir : alors que la droite s'oppose fermement à tout accroissement des prélèvements, les socialistes et écologistes affichent des positions allant de l’abstention à l’opposition active. Patrick Kanner, président des sénateurs socialistes, a exprimé son doute quant à la possibilité d’un accord, constatant l’absence de réelles avancées.
L’ancien socle commun majoritaire pourrait cependant jouer en faveur de la CMP. Néanmoins, Sydney Beaulieu, un analyste politique, avertit que « sans un véritable compromis, la route vers une adoption stable sera semée d'embûches ». Plusieurs voix dans la majorité, y compris Gérard Larcher, président du Sénat, plaident pour le rétablissement de l'article 49.3, bien que cela pourrait entraîner des réactions hostiles de l'opposition.
En résumé, la dynamique budgétaire actuelle met en lumière les défis auxquels fait face le gouvernement. La nécessité de dialogue et de compromis n’a jamais été aussi cruciale pour éviter un blocage qui pourrait avoir des conséquences significatives sur la gestion de l'État. Comme déclaré par plusieurs experts énoncés dans Le Monde: “la clé réside dans la capacité de chaque partie à faire preuve de flexibilité.”







