Ce jeudi, des milliers d'agriculteurs se rassembleront à Bruxelles pour exprimer leur mécontentement face à l'accord entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Lors d'une réunion du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a affirmé que la France s'opposerait « de manière très ferme » à tout passage en force de l'Union européenne concernant ce traité. Cette déclaration intervient alors que des manifestations massives sont attendues.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a clairement exprimé son souhait que la France vote contre cet accord. « Nous serons nombreux à Bruxelles pour dire non », a-t-il déclaré sur France Inter, soulignant que les agriculteurs européens s'inquiètent des conséquences de ce traité sur leurs produits. Cet accord de libre-échange pourrait ouvrir les portes à l'importation de viande, de sucre et de soja sud-américains, ce qui est perçu comme une menace par de nombreuses filières agricoles en France et au-delà.
Le sommet du Mercosur samedi au Brésil
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, prévoit de signer le traité lors du sommet du Mercosur ce samedi au Brésil. Toutefois, cela dépendra de l'aval des États membres, dont la France, qui a demandé un report à 2026 de l'examen de l'accord. Cette position est en adéquation avec l'inquiétude croissante parmi les agriculteurs français, qui estiment que les garanties récemment proposées ne sont pas suffisantes pour protéger leurs intérêts.
« Notre priorité est de ne pas permettre l'importation de produits qui ne respectent pas les normes imposées ici », a averti Rousseau. Si l'accord devait être ratifié, la FNSEA promet de réagir fermement en mobilisant ses membres pour protester, y compris par des actions de blocage routier et des contrôles dans les ports.
Des mobilisations en perspective
Des manifestations prévues pourraient rassembler jusqu'à 10 000 personnes, notamment en solidarité avec les groupes comme Via Campesina, qui militent également contre cet accord. Des actions de protestation ont déjà eu lieu, notamment à Liège, rassemblant des syndicats agricoles français qui dénoncent l'impact néfaste d'un tel traité sur l'agriculture locale.
« Le combat n'est pas fini », a ajouté Rousseau, soulignant que même après une éventuelle signature de l'accord, il sera encore nécessaire pour le parlement et les eurodéputés de se prononcer. Ce n'est qu'un début pour une lutte que de nombreux agriculteurs considèrent vitale pour l'avenir de l'agriculture européenne. Alors que s'ouvre la discussion sur l'accord Mercosur, la mobilisation des agriculteurs pourrait bien peser lourd dans les décisions finales des décideurs européens.







