Le musée du Louvre a rouvert partiellement ses portes ce mercredi 17 décembre, en dépit d'une grève unanime de son personnel qui dure depuis le début de la semaine. Cette décision de la direction survient dans un climat déjà tendu, exacerbée par le vol récent de plusieurs joyaux de la Couronne survenu le 19 octobre.
Bien que tous les espaces ne soient pas encore accessibles, le parcours des chefs-d'œuvre, comprenant des œuvres emblématiques telles que la Joconde et la Vénus de Milo, reste ouvert. Cependant, une représentante de la CFDT, Valérie Baud, a exprimé de vives inquiétudes concernant la sécurité du musée, soulignant que l'ouverture, dans ces conditions, pourrait compromettre la sûreté des lieux.
Des revendications non satisfaites
Au cours de la même journée, près de 300 agents se sont réunis et ont voté à l'unanimité pour poursuivre le mouvement de grève, dénonçant le manque de personnel, la dégradation des infrastructures et l'augmentation des tarifs d'entrée pour les non-Européens. Les propositions du ministère de la Culture, considérées comme "indignes" par Gary Guillaud, syndicaliste à la CGT, n'ont pas satisfait les revendications des salariés, qui exigent des changements significatifs.
Malgré trois rencontres infructueuses avec le ministère, des solutions temporaires ont été suggérées, comme le redéploiement d'effectifs et l'ouverture de nouveaux postes de surveillants. Le ministère a également promis une prime exceptionnelle, une offre qui semble insuffisante pour les syndicats qui réclament des revalorisations permanentes.
Une présidente sous pression
Dans ce contexte, Laurence des Cars, présidente du Louvre, sera de nouveau auditionnée par la commission de la culture au Sénat, où elle devra expliquer les failles de la sécurité du musée. Il y a quelques jours, elle avait lui-même reconnu un "échec" à la suite du cambriolage et a promis d’accélérer des mesures de sécurité que la Cour des comptes avait jugées insuffisantes.
De nouvelles révélations sur la gestion de la sécurité ont également ébranlé sa position. Notamment, le fait qu'elle n'ait pris connaissance d’un audit préoccupant sur la sécurité du musée qu'après le vol des joyaux. Ce climat de mécontentement général a mené le ministère à confier à Philippe Jost une mission pour réorganiser le musée, renforçant le sentiment que les actions entreprises jusqu'à présent sont largement perçues comme inadaptées et tardives.
La situation demeure donc complexe pour le Louvre, qui cherche à renouer avec son public tout en naviguant dans une mer de mécontentement parmi ses employés. Comme souligné par plusieurs experts, il sera crucial de trouver un équilibre entre la sécurité des œuvres d'art et la satisfaction des équipes qui veillent sur elles.







