Dans un bouleversement inattendu, BP annonce la nomination de Meg O'Neill comme nouvelle directrice générale, prenant ses fonctions à partir d'avril 2026. Elle succède à Murray Auchincloss, qui a quitté son poste cette semaine. O'Neill, actuellement à la tête de Woodside Energy, une entreprise pétrolière australienne, a réussi à propulser sa société vers de nouveaux sommets, notamment grâce à une fusion avec BHP Petroleum en 2022, atteignant la valorisation de 63 milliards de dollars.
Meg O'Neill, qui fait ses débuts à la tête d’une des cinq grandes compagnies pétrolières mondiales, devient également la première femme à diriger BP. Le président du conseil de Woodside, Richard Goyder, a loué ses capacités en affirmant qu'elle a conduit son entreprise « vers une position de force », ayant orchestré avec succès plusieurs grands projets, comme le développement du projet Scarborough et l'initiative Louisiana LNG.
La mission qui attend O'Neill est audacieuse. En effet, BP traverse une période tumultueuse, s'appuyant sur un plan de redressement qui implique des réductions de coûts et des pertes d'emplois. Albert Manifold, président de BP, a souligné la nécessité d'une entreprise « plus simple, plus agile et plus rentable ». BP a récemment révisé sa stratégie climatique, augmentant ses investissements dans les énergies fossiles, tandis que des rumeurs de rachat par Shell circulent. Le fonds d'investissement américain Elliot avait aussi exercé une pression sur la direction pour une réévaluation stratégique.
Les résultats financiers témoignent d'un certain redressement, avec un bénéfice trimestriel qui a bondi à 1,16 milliard de dollars, contre 206 millions l'année précédente. Mais ce changement de cap a également suscité des inquiétudes. À Woodside, O'Neill avait attiré les critiques de militants écologistes sur son engagement vis-à-vis de la transition énergétique, ce qui pose des questions sur sa vision à la tête de BP. Comme le rapporte The Guardian, elle a également exprimé des réserves sur les jeunes militants, ajoutant que leur approche face aux combustibles fossiles manque de nuance. Cette nomination marque donc non seulement une évolution managériale, mais aussi un tournant significatif pour l'industrie pétrolière.







