Élise Lucet et Olivia Grégoire, parmi d'autres personnalités, expriment leur grave préoccupation concernant la liquidation potentielle du magazine 60 millions de consommateurs prévue par le projet de loi de finances pour 2026. Cette mesure, selon elles, constitue une attaque directe contre un bastion de l'information des consommateurs et un contre-pouvoir incontournable face aux grandes entreprises.
Le projet en cours d’examen au Parlement suggère la fermeture de l’Institut national de la consommation (INC) d'ici mars prochain, arguant des problèmes financiers graves de cet organisme, qui emploie près de 60 personnes.
Près de 200 signataires, incluant l’économiste Julia Cagé et Cécile Duflot d’Oxfam France, se sont unis dans une tribune publiée dans Le Monde. Ils soulignent que cette initiative pourrait fragiliser un pilier fondamental de notre démocratie – la protection des consommateurs – face aux géants de l'industrie.
Le texte appelle également à une protection accrue de l’INC et de son magazine, en mettant en lumière le décalage entre les millions d'euros alloués à certains médias privés et la compression des fonds destinés à l'INC. En effet, la subvention allouée à l'établissement a chuté de 6,3 millions à 2,7 millions d'euros entre 2012 et 2020, illustrant une tendance inquiétante pour le secteur.
Les signataires mettent en avant que la fermeture de l’INC entraînerait la perte d’un réseau d'experts et de juristes, une ressource précieuse pour diverses associations de consommateurs. Des études récentes de Ouest-France montrent que malgré ses difficultés financières, le magazine compte environ 80 000 abonnés et une vente mensuelle de 20 000 à 30 000 exemplaires, preuve de son impact et de sa valeur sur le marché.
Cette situation soulève également des inquiétudes concernant la capacité de l'État à protéger les consommateurs à une époque où la désinformation et les pratiques commerciales douteuses sont de plus en plus fréquentes. Comme l’a drastiquement résumé une des tribunes, « ce n’est pas simplement un magazine qui est en jeu, mais l’accès à une information fiable et critique sur les produits que nous consommons chaque jour ».







