Avec le cyclone Chido ayant frappé Mayotte le 14 décembre 2024, les répercussions de cette catastrophe continuent de plonger les habitants dans l'incertitude. Alors que les premiers secours avaient été mobilisés rapidement, les promesses de reconstruction tardent à se concrétiser.
Fahad Idaroussi Tsimanda, géographe mahorais, affirme qu'environ 80 % de l'île a subi des dégâts, affectant gravement l'habitat, les infrastructures et les terres agricoles. Malgré l'intervention de l'État, qui a déclaré un état de calamité naturelle exceptionnel et mobilisé plus de 4 000 agents de la sécurité civile et militaires, l'évolution vers une reconstruction efficace semble stagner.
En 2025, le gouvernement a promulgué une loi d’urgence et un plan d’investissement de 4 milliards d'euros, visant à structurer la reconstruction. Cependant, d'après des statistiques récentes, seulement 25 millions d'euros ont été dépensés jusqu'à présent, représentant moins de 1 % de l'enveloppe prévue. Selon la députée Estelle Youssouffa, cette lenteur exacerbe les souffrances, surtout en prenant en compte les conditions de vie précaire.
À Mamoudzou, la capitale, de nombreux bâtiments publics, dont ceux des autorités locales, sont toujours couverts de bâches. Les efforts de reconstruction des infrastructures, tels que les routes et les réseaux d'eau potable, peinent à se concrétiser, laissant la population dans l'attente. Les écoles, avec 40 % des établissements endommagés ou détruits, se trouvent dans une situation précaire, impactant directement l'éducation des jeunes Mahorais.
Concernant les bidonvilles, bien que le préfet ait tenté d'entraver leur reconstruction, de nombreuses familles ont déjà rebâti des structures avec des matériaux de fortune. « Imaginer une reconstruction durable est illusoire », déclare Tsimanda, soulignant que l’accès aux logements sociaux reste extrêmement limité, avec un ratio de neuf logements sociaux pour 1 000 habitants avant le cyclone, selon des données officielles.
La question migratoire, exacerbée par des politiques répressives, demeure cruciale. Des opérations policières comme l'opération Wambushu ont intensifié les tensions, mais les effets sont temporaires, de nombreux migrants retournant dans les bidonvilles par la suite.
Malgré les défis, la résilience des Mahorais se manifeste dans leur solidarité et leur espoir pour un avenir meilleur. Alors que les tensions demeurent, particulièrement en lien avec les migrants, la voix des habitants de Mayotte réclame une attention urgente et des solutions concrètes.







