Une réalité alarmante mise en lumière
Une enquête récemment publiée par la Défenseure des droits souligne une augmentation significative des discriminations à l'égard de plusieurs catégories de la population en matière d'emploi. Les résultats, révélés ce 10 décembre, indiquent que plus de 90 % des Français estiment qu'il existe des discriminations dans le milieu professionnel. Cette étude, menée en collaboration avec l’Observatoire international du travail, éclaire une problématique croissante observée depuis 2016.
En effet, 43 % des participants de l'étude estiment que des personnes sont souvent discriminées lors de leur recherche d'emploi, et pour 52 %, ces pratiques sont récurrentes. Notamment, la jeunesse est particulièrement concernée, étant « de plus en plus surexposée aux discriminations », souligne Claire Hédon, Défenseure des droits.
Discrimination liée à l’âge et à l’origine
Dans le cadre de cette enquête, il a été mis en lumière que 14 % des individus interrogés déclarent avoir été victimes de discrimination. L'âge est souvent cité comme un motif principal, touchant près de 42 % de ces personnes, suivi par l'origine et la couleur de peau, qui concernent 21 % d'entre elles. Les jeunes de 18 à 24 ans rapportent des cas de discrimination à un taux deux fois plus élevé que ceux âgés de 45 à 54 ans.
L’enquête révèle également que les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines sont 2,8 fois plus susceptibles de déclarer des discriminations par rapport aux personnes perçues comme blanches, une donnée en hausse par rapport à 2016.
Un plafond de verre persistant pour les femmes
Par ailleurs, le parcours professionnel des femmes est également influencé par un « plafond de verre », freinant leur accès à des postes à responsabilités. En 2024, une personne sur cinq, soit 21 %, a signalé avoir subi des discriminations au cours de sa carrière, où le sexe représente le motif principal avec 41 % des réponses. Être une femme augmente le risque de subir une discrimination de près de 100 % par rapport à leurs homologues masculins.
De nombreux experts incitent à actionner des recours pour remédier à cette situation alarmante. Cependant, la défense des droits au travail semble limitée, car « le nombre de recours est faible, souvent en raison de la peur des représailles ou d'une méconnaissance des voies disponibles », explique Claire Hédon.







