Déposé le 10 décembre, un projet de loi ambitieux vise à inscrire la lutte contre la précarité matérielle dans le cadre législatif français. Cette forme de pauvreté, qui se manifeste par une absence persistante d'accès à des biens essentiels tels que les produits d'hygiène ou les fournitures scolaires, touche de plus en plus de citoyens. Initié par le député EELV Boris Tavernier, ce texte pourrait permettre de mieux armer les pouvoirs publics contre un phénomène en forte hausse.
Selon le député, cette mesure est cruciale car elle pourrait débloquer des ressources supplémentaires pour faire face à une réalité encore trop peu reconnue. "Reconnaître la précarité matérielle au niveau législatif pourrait nous fournir des outils nécessaires pour agir sur ce front", explique-t-il lors d'une interview accordée à l'AFP.
Des millions de personnes en France sont affectées, y compris des familles monoparentales et des étudiants, comme le souligne l'Agence du don en nature. L'association, qui soutient cette initiative, est consciente des diverses causes qui exacerbent cette situation, notamment l'inflation et l'augmentation des coûts de la vie. Ce jeudi 18 décembre, elle organisera un colloque pour discuter de ce sujet crucial.
"Une alerte sérieuse pour notre société"
Romain Canler, directeur général de l'Agence du don en nature, insiste sur la nécessité d'agir : "Nous tirons la sonnette d’alarme face à une paupérisation croissante des ménages qui, chaque jour, se trouvent contraints de renoncer à des biens de première nécessité".
Les derniers chiffres de l'INSEE révèlent que 12,7 % de la population en France métropolitaine souffre de "privation matérielle et sociale". Ce taux, bien que légèrement en baisse par rapport aux deux années précédentes, reste préoccupant. Inscrire la précarité matérielle dans la loi constituerait une avancée pour intégrer ce sujet dans les politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). En effet, une réponse concertée du secteur privé est essentielle face à cette problématique sociale persistante.
Un large éventail d'opinions est exprimé sur la nécessité d'implémenter cette loi, et de nombreux experts plaident déjà en faveur d'une telle initiative. Si elle est acceptée, cette législation pourrait permettre de mettre en place des aides spécifiques et adaptées afin de soutenir les ménages les plus vulnérables.







