Un collectif de professionnels de santé s'est rassemblé à Pointe-à-Pitre pour rendre hommage à Jean-Michel Gal, le psychiatre tragiquement tué début décembre. A travers cette marche, ils cherchent à attirer l'attention sur la question cruciale de l'insécurité en psychiatrie et l'absence de moyens adéquats.
Vêtus de blanc, une centaine d'infirmiers, médecins et autres membres du personnel médical ont parcouru les rues entre Pointe-à-Pitre et les Abymes, exprimant leur solidarité et leur douleur suite à cet acte violent. Jean-Michel Gal, âgé de 67 ans, a été tué par un patient de 48 ans dans le centre médico-psychologique du Gosier, une triste nouvelle qui a secoué toute la communauté.
"Il nous manque horriblement. Ma colère ne se concentre pas seulement sur l’auteur de cet acte, mais aussi sur le climat d'insécurité qui nous entoure au quotidien," a confié Jean-Pierre Baral, infirmier avec 21 ans d'expérience. Ce sentiment est partagé par de nombreux collègues, qui réclament des conditions de travail plus sûres et adaptées.
"Il est impératif d'améliorer la prise en charge extra-hospitalière. Les centres ne sont pas toujours adaptés, ce qui augmente les risques," a ajouté Jimmy Louis, infirmier dans une équipe mobile de désescalade. Les soignants soulignent aussi le manque d'issues de secours et les couloirs trop étroits qui rendent les interventions délicates.
"J'ai ressenti le besoin de soutenir mes collègues du CMP du Gosier, car ils traversent une épreuve difficile," a exprimé Hermin Hubert, agent de service hospitalier. Ce sentiment d’unité a été renforcé par la présence d’Anne Poulichet, pédiatre de 51 ans, qui a brisé le silence autour des problèmes récurrents de sécurité en milieu médical.
À l'issue de la manifestation, une délégation a été reçue à l'Agence Régionale de Santé (ARS) des Abymes pour discuter de la nécessité d'être impliquée dans l'amélioration des conditions de travail. Les revendications des soignants résonnent ainsi comme un appel urgent à la mobilisation de tous pour assurer la sécurité en psychiatrie en Guadeloupe. Selon les déclarations de l'ARS, un audit des conditions de travail est en cours, alors que la santé mentale devient une priorité nationale.







