Le gouvernement de Sébastien Lecornu a annoncé des mesures législatives pour le premier semestre 2026, visant à renforcer le cadre judiciaire contre le narcotrafic. Lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a souligné la nécessité d'adapter les sanctions pour les delinquants liés à la drogue, notamment en alignant les réductions de peine sur celles appliquées aux terroristes.
Ce débat a culminé en un vote symbolique, non contraignant, approuvé par les députés et destiné à accompagner un budget 2026 particulièrement délicat. Un suivi de ce débat est également prévu au Sénat dans la soirée.
Les nouvelles mesures, qui seront inclues dans le projet de loi "Sure", défendu par le garde des Sceaux Gérald Darmanin, devront assurer une "sanction rapide et efficace". Parmi les propositions, la prohibition des permissions de sortie pour les détenus en haute sécurité et une restriction sur les réductions de peine, qui ne devront pas dépasser un tiers de la sentence initiale.
L'exécutif a réitéré son engagement dans cette lutte, avec des appels à une mobilisation collective pour combattre le narcotrafic. "Nous sommes tous concernés. C'est un combat qui nécessite la coopération de tous", a insisté le chef du gouvernement.
Durant les débats, plusieurs ministres, dont Gérald Darmanin, ont abordé la question de l'attractivité des métiers au sein de la justice. Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a mentionné la création de 700 nouveaux emplois dans le secteur judiciaire, dont 300 spécifiquement destinés à la lutte contre le narcotrafic.
Ce sujet reste particulièrement pertinent, surtout après l'assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, un jeune homme tué dans un règlement de comptes lié à des activités de drogues. Emmanuel Macron a également exprimé, lors d’une récente visite à Marseille, sa détermination à traquer les chefs de réseaux opérant depuis l'étranger et à augmenter les sanctions pour les consommateurs de stupéfiants.
De son côté, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a mis en lumière une inquiétante augmentation de la consommation de drogues illicites en France. Une campagne de prévention est ainsi prévue pour le premier trimestre 2026. La députée Agnès Firmin-Le Bodo a évoqué la structuration internationale des réseaux de narcotrafic, soulignant l’ampleur du défi auquel la France doit faire face.
Cependant, certains experts, comme le député Davy Rimane, soutiennent que la simple incarceration sans mesures de prévention socio-économiques risque d'engorger les prisons tout en renforçant les réseaux criminels. Une approche équilibrée entre répression et prévention est cruciale, selon lui.
Alors que la France s’attaque à ce fléau, il reste à voir si ces nouvelles mesures permettront de redresser la situation face à un narcotrafic en pleine expansion.







